SAINT GILLES

Ville dortoir de Nîmes, vous pouvez y faire une halte (en allant sur Arles)  pour admirer les restes de L'Abbaye du XIIe siècle.

 

                             

                       Abbatiale de Saint-Gilles                                                                               Mairie

Le plus vaste ensemble sculpté de l'époque romane en Languedoc. Une histoire à pierre ouverte qui plonge le pèlerin du Moyen Âge dans le ravissement : beauté des sculptures qui rappellent celles de l’Antiquité, finesse de l'exécution, variété des thèmes. Le fronton de l'abbatiale de Saint-Gilles est un pur chef-d’œuvre roman, inscrit d'ailleurs au Patrimoine mondial de l'humanité dans le cadre des étapes du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Histoire : Ici, en plein XIIe siècle, alors que l'on construisait la déjà gothique cathédrale Notre-Dame à Paris, on vivait une véritable renaissance. Des artistes talentueux se succédaient sur ce chantier qui allait inspirer bien d'autres créations, comme Saint-Trophime à Arles ou Saint-Guilhem-le-Désert.

Mais pourquoi autant de beauté pour célébrer saint Gilles ? C'est qu'il ne s'agissait pas seulement d'une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, la première après le départ qui se faisait d'Arles. Saint-Gilles était aussi le but d'un pèlerinage très important qui connut son apogée au XIIe siècle. Il arrivait juste après ceux de terre Sainte, de Rome et de Saint-Jacques." Saint-Gilles était invoqué contre la peur, peur du péché et peur de la mort. Il était aussi le saint des nourrissons et de leurs mères, des infirmes et des tireurs à l'arc. Le 1er septembre, jour où l'on célébrait le saint, un texte d'époque nous apprend que 135 changeurs s'occupaient à changer les monnaies d'une foule estimée à plus de cinquante mille personnes.

On affluait à Saint-Gilles par la terre, depuis Arles, bien sûr, mais aussi depuis le Massif central, via la voie Régordane qui s'arrêtait ici. On venait aussi par la mer, puisque Saint-Gilles est jusqu'au XIII" siècle un port important relié à la Méditerranée par le Petit Rhône.

Mais qui était donc ce fameux saint Gilles et pourquoi une telle vénération ? En fait, il semble que deux personnages distincts se soient confondus pour donner naissance à ce culte. Le premier saint Gilles, Aegidius, est un Grec, mystique et guérisseur, qui serait né au milieu du VII" siècle. Tout jeune il donne son manteau à un homme malade qui, dès qu'il l'a revêtu, se retrouve en bonne santé. Plus tard c'est un homme piqué par un serpent qu'il sauve. Poursuivi par ces miracles, Aegidius, qui rêve d'une vie de recueillement, fuit vers la Gaule. Il se retrouve dans les gorges du Gardon, lieu désert où vit un autre saint guérisseur grec, Vérédème. Tous deux vivent en ermites, Vérédème à la Baume, Gilles à l'ermitage de Collias selon la tradition. Mais même dans ces lieux reculés, ils continuent à guérir, et une foule de dévots brisent leur solitude. Vérédème partira à Pujaut, mais, toujours poursuivi par sa réputation de guérisseur, il finira évêque d'Avignon. Quand à saint Gilles, c'est dans des bois non loin du Rhône qu'il se réfugie, un lieu qui va devenir Saint-Gilles.

C'est là qu'une autre légende se superpose à celle de Gilles. Un siècle plus tard, un autre ermite dont tout le monde a oublié le nom aurait vécu dans cette forêt avec pour seule compagnie une biche dont le lait suffisait à le nourrir. Un jour, alors que le roi wisigoth Wamba chasse dans cette contrée, la biche est prise pour cible par un archer, mais c'est Gilles qui reçoit la flèche à sa place. Voilà pourquoi Gilles est aussi le saint des archers. Touché, Wamba lui donne ces terres et lui demande de bâtir un monastère, ce sera Saint-Gilles.

Quel que soit l'homme à qui le pèlerinage est finalement destiné, le fronton de l'abbatiale n'en demeure pas moins l'un des plus beaux de France. "Au Moyen Âge, chacun comprenait immédiatement l'histoire qui y était racontée. Les personnage sculptés ici, comme l'archange Michel, étaient connus de tous. Cette histoire écrite dans la pierre était lisible par tous, riches ou pauvres, instruits ou illettrés. D'autant, ne l'oublions pas que ces sculptures étaient peintes de couleurs vives, le fronton de l'abbatiale c'était à la fois le cinéma et la télévision de l'époque."

Miraculeusement ce fronton a été conservé, même si certaines statues sont bien abîmées. Alors que l'église du XIIe siècle est détruite lors des guerres de Religion, il subsiste. Il échappe aussi aux destructions de la Révolution pour nous apparaître encore aujourd'hui dans sa plus grande splendeur.

La cité fut bâtie autour de l'abbaye. Important lieu de pèlerinage, elle prospéra au cours du XIIè siècle et son port sur le Rhône fut des plus importants. Son prestige lui valut la protection des Papes et des Rois de France. 2 ordres religieux s'y installèrent l'Hôpital de Saint Jean de Jérusalem et les Templiers.

De cette édification, il nous reste aujourd'hui la somptueuse façade dont la largeur est occupée par trois portails. Les motifs, d' influence antique fréquente dans la région, retracent des scènes de vie religieuses. On peut encore admirer les ruines du choeur et le spectaculaire escalier à vis du clocher nord, terminé en 1142, chef d' œuvre reconnu par les plus grands tailleurs de pierre.

 

 

BELLEGARDE

Pour ensuite vous arrêter sur la colline de Bellegarde au pied des ruines du château et admirer la vue sur la plaine de la Crau.

Mentionné pour la première fois sous le nom de « Castrum Bellae-Gardae » en 1208 lors de la croisade albigeoise, ce donjon rectangulaire est typique du Moyen-age. Lieu idéal en matière de surveillance, cette tour domine le village et toute la plaine. Elle s’intégrait dans un ensemble fortifié beaucoup plus vaste qui jouait un rôle dissuasif et de prestige.

Quant à la vierge (Notre Dame de Bellegarde) installée sur le sommet de la Tour, elle ne date que de 1875 lors de la consécration de l’église actuelle. C’est depuis cette époque que le site du château est dénommé par les Bellegardais « La Madone ».

De tout temps, la tour fut un lieu de passage de nombreux visiteurs. Certains, comme des élèves compagnons du devoirs y ont laissé des traces, De ce fait, on peut admirer, sur la face Est du monument, de nombreux graffitis qui pour la plupart sont datés.