VAISON LA ROMAINE

Vaison-la-Romaine, Ville d'Art, dispose d'un patrimoine considérable. Il couvre le moyen-âge et l'époque moderne mais c'est à l'antiquité que la ville doit sa renommée et sa dénomination de "la-Romaine" venue s'ajouter en 1924.

 

 

EPOQUE ANTIQUE

Une bonne partie de la cité gallo-romaine dort encore sous la ville actuelle. Les vestiges, dégagés à partir de 1907 par le chanoine Joseph Sautel, sont répartis en deux grands sites (classés Monuments Historiques en 1942 et 1943) : Puymin et La Villasse. Ils sont principalement constitués de rues bordées de boutiques et d'habitations de ville ou de quartiers artisanaux. L'ampleur des habitats urbains luxueux fait l'originalité de Vaison et la démarque de ses consœurs provençales Arles, Nîmes, Orange… Le théâtre antique, appuyé à la colline de Puymin, est encore aujourd'hui le lieu de nombreux spectacles.

Le pont romain : Le pont gallo-romain, véritable lien entre le centre ville et la cité médiévale sur les hauteurs, le pont romain est ancré dans la roche au niveau d'un rétrécissement de l'Ouvèze. Composé d'une seule arche de 17 m de long et 9 m de large, il est l'un des monuments majeurs de la ville. Sa construction remonte à la fin du Ier siècle de notre ère. Il a donc traversé les âges en résistant à plusieurs crues, même si des restaurations ont été nécessaires. En aval du pont, le lit de la rivière était aménagé sur les deux rives. Des digues, constituées de parements de pierre, reposaient sur des fondations constituées de grandes dalles appuyées sur des pieux et entremoises en chêne. Certains de ces pieux sont présentés au musée archéologique avec une maquette de l'endiguement. Classé Monuments Historiques en 1840

 

PUYMIN

La Maison à l'Apollon lauré : Cette maison, du nom de la tête d'un Apollon lauré en marbre blanc, occupe 2 000 m2 alors que son extension vers le sud demeure inconnue. C'est là qu'il faut imaginer l'entrée principale, dans le prolongement d'une enfilade de pièces : salle à manger, salle à mosaïque et cour. La grande salle d'apparat, au sol de marbres polychromes, donnait sur le péristyle. Les entrées connues sur la rue du théâtre approvisionnaient des zones d'activités domestiques : la cuisine avec ses foyers et son bassin, une cour où étaient aménagées les latrines et un abri pour le bois. De là était entretenu le foyer du balnéaire qui chauffait les salles sur hypocauste.

La Maison à la Tonnelle : Cette immense maison d'environ 3 000 m2 s'est constituée à partir d'un habitat modeste du Ier siècle avant J-C, au cœur d'un domaine agricole. Au IIème siècle, la domus s'étageait sur plusieurs niveaux au moyen de terrasses et de sous-sols. La grande cour occupée par la tonnelle d'une salle à manger d'été et par un puits donnait accès à un escalier à double volée. De là, on gagnait la partie privée de la maison : salles, cour, thermes. Le secteur nord était réservé aux activités domestiques : cour avec bassin, salle avec four et dolium (réserve à grains), latrines.

                      

        Les WC à la Romaine                                        La Cuisine à la Romaine

Le sanctuaire à portiques : Ce vaste monument, partiellement dégagé, était probablement un lieu public à vocation de promenade, voire de culte. Ses portiques encadraient un jardin doté d'un grand bassin et d'une construction centrale. En face, dans le mur nord, y répondait une salle mise en valeur par un portique rhodien. Ses dimensions et la présence d'un autel incitent à y voir un lieu de culte consacré à un dieu, un empereur ou une personnalité locale. Des moulages de sculptures ont été placées : le Diadumène (réplique romaine d'un original du sculpteur Polyclète), l'empereur Hadrien et son épouse Sabine. En quittant le sanctuaire par l'escalier nord-est, les promeneurs rejoignent un quartier d'ateliers et de logements modestes.

 

THEATRE : Il est daté du Ier siècle de notre ère comme en témoignent l'architecture et la statuaire impériale. Il a été restauré au IIIème siècle. Ses dimensions et sa structure permettaient d'accueillir environ 6 000 spectateurs. Les gradins étaient regroupés en étages séparés par un muret et sans doute un couloir de circulation. Ils étaient accessibles par des escaliers provenant de l'orchestra et des vomitoires. Les gradins étaient surmontés d'un portique. De la partie réservée aux acteurs sont encore visibles les vestiges du mur d'avant scène et les douze cavités destinées au mécanisme du rideau. Derrière, les fosses abritaient les machineries autrefois surmontées par le plancher. Les bases du mur de scène taillées dans le rocher donnent une faible idée du décor monumental, mais elles situent bien les trois portes qu'empruntaient les artistes.

 

La VILLASSE

La rue des Boutiques : Cette magnifique rue est un des exemples les plus marquants de l'urbanisme de Vasio. Constituée de grandes dalles calcaires, destinée aux charrois, elle est dotée d'un important égout sous trottoir. Sur le côté ouest, une allée couverte par l'avancée de l'étage des bâtiments permettait aux piétons de circuler à l'abri des intempéries. Il en subsiste les colonnes d'appui. Les commerces du rez-de-chaussée sont identifiables par leur disposition et par le seuil à rainure qui servait à caler l'étal de vente. Plus bas, l'entrée de la Maison du Buste en Argent prenait place entre deux boutiques. Côté est, les promeneurs longeaient d'autres commerces ouverts sur un large trottoir avant d'arriver devant la façade des Thermes du Centre.

La Maison du Buste en Argent : Cette maison doit son nom à la découverte du buste en argent d'un riche citoyen romain (musée). De la rue des boutiques à l'est, on gagnait le vestibule puis un petit péristyle et une salle, peut-être le bureau du maître. Derrière, des pièces et des cours s'alignaient, créant une perspective de la salle noble jusqu'au jardin à portiques aménagé en contrebas. Au nord du vestibule s'organisait la cuisine, ses réserves et peut-être des logements serviles. Avec la partie occidentale constituée d'un vaste jardin et d'un ensemble thermal, la maison atteint la surface de 5 000 m2 au sol, ce qui en fait la plus imposante des maisons urbaines dégagées à Vaison.

Ensemble thermal et palestre : Cet ensemble thermal destiné aux bains et aux exercices physiques a été construit vers 10-20 après J-C. Plus tard, dans le courant du Ier siècle de notre ère, il a perdu son caractère public et a été intégré dans le plan de la maison du Buste en Argent. Ces installations comportaient différentes salles : les utilisateurs quittaient leurs vêtements dans un vestiaire avant de prendre un bain dans la salle froide. De là, ils gagnaient la salle tiède puis la salle chaude munie d'un bassin. Toutes deux étaient chauffées par de l'air circulant en sous-sol et dans l'épaisseur des murs à partir d'un foyer. En contrebas, une palestre, vaste terrain d'exercices, était agrémentée d'une piscine et équipée de latrines.

La Maison au Dauphin : Un petit dauphin en marbre trouvé sur place a donné son nom à cette demeure qui, au Ier siècle avant notre ère, était une ferme. Au IIème siècle après J-C, son environnement était urbain. La maison, agrandie et embellie, était longée par des rues à l'ouest et au nord. De la voie piétonne, on y pénétrait par un escalier encadré par des boutiques. Un atrium tenait lieu de vestibule et ouvrait sur le bureau derrière lequel se trouvait le secteur privé de la maison : la salle à manger d'hiver, les salles de réception, le balnéaire… Au nord, les latrines étaient voisines de la cuisine et ses réserves. L'étage devait être réservé aux chambres. Au sud, un grand jardin était équipé d'un bassin aménagé en vivier.

 

  

Les Termes

 

Le Moyen Age

La cité médiévale : La cité médiévale, couramment appelée "Haute-Ville", se situe sur les hauteurs de Vaison. Les quartiers s'organisent au pied du château, construit en 1195 par Raymond VI, comte de Toulouse, pour affirmer son autorité face à l'évêque. On entre dans le bourg par une porte fortifiée du XIVe siècle, que domine la tour du beffroi. A l'extrémité est de la butte rocheuse, se trouve l'église-cathédrale du XVe siècle, transformée à maintes reprises. La façade en pierres de taille est de style jésuite. Du parvis, le visiteur a une très belle vue sur l'Ouvèze et le Mont-Ventoux. Ses ruelles typiques pavées de calades, ses placettes et ses fontaines du XVIIIe siècle, en font un lieu propice à la promenade et à la découverte d'un quartier dont le charme a été préservé au fil des ans.

En venant du Pont Romain on accède à la Haute-Ville en longeant les remparts nord, par la PORTE PRINCIPALE datant du XIV- siècle. Tournant à gauche, une Porte ogivale anciennement protégée par une herse, partie inférieure de ce qui devait être, à partir du XVIème siècle, la Tour de l'Horloge, après l'installation des deux cadrans. En 1786, les consuls décidèrent d'installer l'horloge plus haut en construisant un troisième étage surmonté d'un campanile, renfermant la cloche. Le tout forme maintenant le Beffroi . Après la voûte, en tournant à droite, l'ancien Hôtel de Ville désaffecté seulement depuis 1909. Tourner à gauche devant l'ancienne Mairie, en montant la rue, on arrive sur la place de l'Église où se trouvent deux des bâtiments les plus intéressants de la Haute-Ville. L'hôtel de la famille de BLEGIER, avec sa façade aux fenêtres à meneaux dont certains datent du XVIème siècle. La Cathédrale nouvelle, bâtie à la fin du XVème siècle, beaucoup remaniée dans les siècles suivants, avec sa façade de "style jésuite" en pierres de taille bien appareillées, ajoutée en 1776. Elle devait rester église paroissiale jusqu'à la fin du XIXème siècle. A l'Est de la cathédrale depuis le PLANET très belle vue sur la vallée de l'Ouvèze et le Ventoux. On peu aussi y voir, une place pittoresque où se trouvent une élégante demeure, l'ancien presbytère, les restes de la Chapelle Sainte CONSTANCE et dans l'angle Sud Ouest, le portail XVIIIème siècle de la maison du PRÉVOT du Chapitre. A l'extrémité Ouest de la rue des FOURS, la place du VIEUX MARCHÉ, la plus grande de la Haute-Ville. Dans l'angle Sud-ouest, une élégante porte ogivale qui donnait accès au quartier de la JUIVERIE. A l'Est de cette place, la rue de l'EVÊCHÉ bordée de demeures intéressantes. En particulier à gauche une maison d'angle qui a conservée sa façade "Renaissance" et de belles fenêtres à meneaux. Au delà de la ruelle qui descend au Nord sur les remparts, les restes de l'ancien EVÊCHÉ. Un peu plus loin, la Chapelle des PÉNITENTS BLANCS construite en 1639, remise en état en 1951 après avoir été en partie détruite par la foudre en 1946. Elle est dédiée à Notre Dame de Pitié. A l'intérieur des fresques du XVIIIème siècle en assez bon état. En continuant de descendre la rue, les pilastres des portes de l'Hôtel du Beffroi, qui sont classés Monuments Historiques. Riche d'un passé qui s'exprime dans la poésie de ses rues et le langage de ses vieilles pierres, la Haute-Ville a retrouvé une activité urbaine tout en protégeant le caractère historique de l'ensemble.

Le château : Celui-ci domine la cité à quelques 300 mètres au dessus du niveau de la mer. Au début du XIIe siècle, Vaison fait partie du marquisat de Provence qui dépend du comte de Toulouse. Ce dernier se heurte à l'évêque au sujet de leurs possessions. Pour affirmer son pouvoir, Raymond VI fait élever une tour, en bois puis en 1195, en pierre. Le château est composé de trois corps de bâtiments, flanqués d'un donjon carré entourant une cour intérieure. Les remaniements et les adjonctions (bretèche, échauguette, barbacane) datent du XVe siècle.  Au cours de ces siècles, la construction fut remaniée de nombreuses fois, notamment pou réparer les dommages subis du fait des "bandes" de routiers. Les derniers travaux importants datent du XVIe siècle. Ils confirment la fonction militaire du château, qui est un poste de surveillance plus qu'une résidence seigneuriale. A la fin du XVIIème siècle, l'édifice, inutile et abandonné, se dégrada rapidement. Il devint repaire de voleurs et carrière de pierres. L'édifice n'est plus occupé à partir de 1791, date à laquelle il est vendu à la communauté de Vaison. En 1843, le conseil municipal fit entièrement murer la première enceinte pour des raisons de sécurité et de police.

L'église dite cathédrale-haute : L'église est édifiée en 1464 à l'emplacement d'une ancienne chapelle. Elle est située à l'aplomb de la falaise et englobe à sa base le rempart de la Haute-Ville. Des pierres, récupérées dans les ruines de la chapelle Saint-Laurent du XIIe siècle, sont reconnaissables dans les parements à leur marque de tâcheron.

La cathédrale se compose d'une nef de quatre travées d'inégales longueurs voûtées d'ogives et d'un chœur pentagonal couvert d'une voûte d'ogives sexpartite. Quatre chapelles latérales ouvrent à l'Est et à l'Ouest dans chaque travée de la nef. Une tribune supportée par un tambour est accolée au revers de la façade de style jésuite (1776). Une sacristie couverte d'une voûte en plein cintre communique avec le chœur. Le clocher de plan carré, daté de 1470, s'élève au-dessus de la troisième chapelle latérale Ouest. Cet édifice, modifié au fil du temps, a été délaissé en 1897 lors de la reprise du culte dans la cathédrale romane Notre-Dame-de-Nazareth.

La cathédrale : Au cœur de la ville se trouvent la cathédrale Notre-Dame de Nazareth et son cloître, classés Monuments Historiques en 1840. Construite au XIe siècle puis remaniée au siècle suivant, son architecture est un très bel exemple de l'art roman provençal. Une de ses caractéristiques est la présence de vestiges antiques qui ont été réemployés lors de sa construction. Les abords ombragés et la quiétude de son cloître du XIIe siècle en font un agréable lieu de visite.

Accolé à la cathédrale, le cloître comporte quatre galeries entourant le jardin, ajourées de petites arcades groupées par trois sous des arcs de décharge. Les colonnettes sont surmontées de chapiteaux à feuilles d'eau pour la plupart, mais certains sont figurés. Les pièces réservées aux chanoines (réfectoire, dortoir, salle capitulaire…) desservies par la galerie du cloître ont aujourd'hui disparues.

L'importance de la communauté religieuse de Vasio a justifié la création d'un siège épiscopal dès le début du IVe siècle. La cathédrale du XIe siècle, construite à l'emplacement d'édifices paléochrétiens, est de plan basilical. Sa toiture charpentée a été abandonnée au profit du voûtement des nefs vers 1150-1160. Ceci entraîna l'épaississement des murs et des piliers et l'aveuglement des fenêtres.

La cathédrale ainsi transformée se compose d'une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. Elle présente la particularité d'utiliser de nombreux remplois antiques. Le chevet tripartite comprend une abside centrale rectangulaire à l'extérieur et semi-circulaire à l'intérieur. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Les collatéraux ont des voûtes rampantes.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, la ville est soumise au pillage ordonné par le comte qui est en désaccord avec l'évêque sur leurs possessions respectives. Il s'ensuit la construction de la tour comtale, qui deviendra le château, sur la rive gauche et l'abandon de la cité médiévale au début du XIIIe siècle.

La chapelle Saint Quenin : La chapelle, dédiée à Saint Quenin, évêque de Vaison au VIe siècle, est un édifice roman, remanié au XVIIe siècle. Son chevet triangulaire et ses remarquables bas-reliefs et colonnes à chapiteaux corinthiens font l'originalité de cette petite église au charme si particulier. Dans la maçonnerie de la façade, on peut admirer un bas-relief plus ancien représentant un vase à pied d'où s'échappent deux rameaux de vigne avec grappes et feuilles, le tout surmonté d'une croix latine. Ce motif est encore aujourd'hui l'emblème de Vaison. La chapelle est construite en bordure d'une nécropole romaine et sur un cimetière daté du Ve ou VIe siècle. Longtemps assimilé à un temple de Diane ou à un monument mérovingien ou carolingien, il est maintenant avéré qu'il s'agit d'un édifice roman construit dans la seconde moitié du XIIe siècle. La nef et la façade furent reconstruites au XVIIe siècle. La chapelle comporte une très curieuse abside triangulaire avec colonnes et frise d'inspiration antique. La nef unique à trois travées est voûtée en berceau brisé, épaulée par des contreforts à l'extérieur. A l'intérieur, l'abside, en cul de four nervé, est précédée d'une courte travée sur laquelle ouvre de biais deux absidioles. Classée Monument Historique en 1840

 

 
 
Le musée archéologique : Le musée Théo Desplans, situé sur le site gallo-romain de Puymin, a été construit entre 1972 et 1974. Il expose au public les objets livrés par les fouilles archéologiques. Des travaux ont été entrepris en 1998 afin d'agrandir et de rénover entièrement le bâtiment existant. Le nouveau parcours muséographique, à la fois chronologique et thématique, permet aux visiteurs de mieux comprendre les lieux et de replacer dans leur contexte les objets usuels, votifs ou funéraires.

 

 

 
HISTOIRE : Le premier habitat préhistorique fût décelé au quartier de la Villasse sous les fouilles Gallo-romaines. Il faut attendre les Voconces (tribu Celte qui occupait la vallée de l'Ouvèze depuis la fin du IVeme siècle av JC) pour dater les débuts de Ovasion (le Vaison de l'époque). C'est les troupes romaines de C.Sextius qui s'emparent du territoire en 124 avant JC. Plus tard, la ville obtient le titre de cité fédérée. Les habitants de Vaison s'appellent alors : les Vasienses. Un des premiers aménagements de la cité fut le pont sur l'Ouvèze. Vasio ne suit pas le schéma traditionnel romain pour la construction de la ville, les habitations orientées sud et abritées du Mistral, s'articulent comme toutes celles de la Narbonnaise autour de l'atrium : centre de vie familiale. Souci de calme, fraîcheur, fonctionnalité, maisons individuelles. Capitale celto-ligure de la tribu Voconce, Vasio Vocontiorum reçoit après la romanisation le statut privilégié de cité fédérée, alliée de Rome. Au Ier siècle après J.-C. cette ville opulente de la province Narbonnaise se dote d'une prestigieuse architecture publique et privée dont témoignent actuellement les grandes demeures patriciennes, le théâtre et les ensembles thermaux. Vaison-la-Romaine présente le plus grand champ archéologique de France. Les découvertes commencées en 1907 se poursuivent de nos jours.
 
Les musées d'Avignon, de Vaison et de St Germain en Laye détiennent des vestiges de cette époque ; objets usuels, art, parures. Vasio la Voconce dura près de 4 siècles. Vaison date environ des années 150 de notre ère, la ville était très active, ouvriers, artisans, cultivateurs … le vignoble produit un vin "doux" des voconces. Les Barbares mettent fin à cet équilibre, les habitants se réfugient sur la colline pour plus de sûreté, la cité devient ensuite une nécropole. Le christianisme s'implante assez tôt, les premiers monuments chrétiens sont construits avec les ruines de la cité antique. Les premiers évêques datent du III siècle. Aux environs de 558, Vaison est occupée par les Lombards et les Saxons. Quinus (Saint-Quenin le doux), archidiacre, devint célèbre pour avoir convertit le terrible Mummol (un Barbare) et distribué les biens que lui offrit celui-ci aux nécessiteux. On lui dédia une chapelle au XII siècle. Les évêques eurent souvent des problèmes avec les comtes.

En 1160 Raymond V s'empare du palais épiscopal et de la ville ainsi que de Crestet et Rasteau. Son fils Raymond VI poursuit sa lutte contre les évêques et construit le château (1193). Le clergé quitte la ville. Il faut attendre le IV siecle pour que les Papes récupèrent la ville et obtiennent cession des comtes de Toulouse. 77 évêques vont alors se succéder. Leur puissance est accrue au XVI siècle. La cathédrale est construite en 1480. Monseigneur Joseph Marie de Suarez fut une figure importante de la ville. Il occupa le siège épiscopal de 1633 à 1666. Cultivé, grand voyageur , il côtoie les grands humanistes et savants de son temps. Fondateur de l'épigraphie du Comtat, ses écrits fournissent de précieux renseignements sur la vie ecclésiastique de cette époque. La ville devient Vaison-la -Romaine en 1923. Les premières fouilles furent menées par l'abbé Sautel , professeur à Avignon de 1907 à 1955. C'est en 1908 que l'on retrouva les premiers vestiges du théâtre antique et de nombreux éléments statuaires. De 1929 à 1939 c'est Raymond Burrus qui finança les travaux pendant lesquels on fit d'importantes découvertes. Notamment dans les quartiers Puymin et Villasse (luxueuses demeures gallo-romaines). A partir de 1921 des spectacles sont donnés dans le théâtre antique alors qu'il est encore en travaux (représentations d'art classique). En 1948 Jean Villar qui triomphe à Avignon vient y jouer. Les Choralies , vaste rassemblement musical, existe depuis 1952. C'est le mouvement choral "à cœur joie", créé par César Geoffrey en 1950, qui en est la source.

Cette belle ville est aussi tristement célèbre pour les évènements de 1992 où la tranquille Ouvèze se transforma en un torrent dévastateur et meurtrier. Seul le pont romain (vieux de vingt siècles) sortit indemne de cette terrible journée.