TRESQUES

Eglise Notre dame de Tresques : A l'origine, l'église paroissiale de Tresque était la chapelle-oratoire du château médiéval qui a été détruit lors des Guerres de Religion. Le château actuel date de 1647 et a été construit sous Louis de Vivet. La communauté villageoise s'agrandissant, le plan initial de l'édifice est modifié. En 1385, l'église est agrandie et agrémentée d'une tour carrée. Elle devient alors vraisemblablement église paroissiale alors que la chapelle Saint-Martin-De-Jussan est désertée.

L'édifice a subi de nombreux remaniements successifs:
- en 1545, une seconde nef est construite.
- en 1550, elle est endommagée par les Calvinistes.
- après la Révolution, elle est restaurée.
- en 1892, comme beaucoup d'églises de la région, elle est entièrement reconstruite à l'exception de la partie Est qui est donc d'origine.

Tour de  Guet : Cette haute tour s'élève sur un promontoire rocheux, au sommet du village, en face de l'église et du château. Elle faisait certainement partie du système défensif et servait de poste de surveillance. De forme carrée, son appareil se compose de petits moellons. De multiples traces de fenêtres et portes, maintenant bouchées, se distinguent sur les différentes parois. L'accès actuel se fait par une petite porte en plein cintre pratiquée à l'Est. Il se peut qu'à l'origine, l'accès se trouvait au premier étage en connexion avec le rempart. La salle du rez-de-chaussée, voûtée, a servi de prison lors des Guerres de Religion. Des gravures de potences, bateau... datant du probablement de cette époque, se trouvent sur les montants intérieurs de la porte. De son sommet, le regard embrasse une vue panoramique sur la vallée de la Tave et du Rhône, les châteaux de Saint-Victor-La-Coste, Gicon, Sabran et La Bastide.

Crypte de Sainte-Madeleine-Des-Pêcheurs :Cet édifice aujourd'hui totalement abandonné et recouvert de végétation serait dû aux bénédictins de Saint-Pierre de Castres ayant desséché l'étang près duquel elle s'élevait. D'ailleurs le quartier porte le nom de "l'Etang". Mgr de Grignan, coadjuteur de l'évêque d'Uzès, demanda en 1659, qu'elle soit détruite et qu'on y éleva une croix à la place. Ce conseil ne fut pas suivi puisque au XIXème siècle, elle servait de grange. Ruinée dès le XVIème siècle; il reste cependant encore assez de mur en élévation pour qu'on puisse en appréhender le plan. Une nef unique à deux travées est prolongée d'une abside semi-circulaire de plan barlong. Une crypte prend place sous le chœur et la moitié de la première travée. Un escalier en permet l'accès. Elle est éclairée par deux fenêtres ébrasées à l'intérieur est disposées au ras du sol. C'est un exemple rare dans la Gard rhodanien.

Autre Monuments : Il faut se promener dans ces rues étroites et admirer les façades des maisons.

 

Chapelle St MARTIN de JUSSAN : La Chapelle romane de St-Martin de Jussan est l'une des plus belles et mieux conservées de la région. Elle est entourée d'une olivette : emplacement de l'ancien cimetière d'un village disparu. En souvenir de sa victoire sur les sarrasins qui avaient envahi le pays, Pépin aurait fait construire cette Chapelle. Il aurait ensuite donné son nom au petit ruisseau voisin où se livra la bataille.

Au Moyen Age, la Chapelle fait partie de la juridiction royale et occupe une situation stratégique encadrée d'un réseau de routes donnant accès aux Cévennes, Nîmes et le Rhône. En 1839, la famille des Comtes de Voguës fit construire un tombeau dans son sol, où trois membres de cette famille sont inhumés. Ses restaurations, reconnaissables à la taille des pierres, datent de 1543, 1839 et 1872. Jusque dans les années 1950, on y vint prier St-Martin pour la guérison de la teigne infantile, ce qui la maintint dans un bon état relatif. Le 22 Mars 1976, M. le Marquis Pierre de Voguës cède à la commune de Tresques, la Chapelle et l'olivette.

Au début des années 1980, des vitraux contemporains ont été posés. La Chapelle est classée, en 1982, monument historique. Sa restauration est entreprise en 1990.

Chapelle St PIERRE de CASTRES : Le mystère de la dépendance hiérarchique de la chapelle demeure en raison de la destruction par le feu des archives bénédictines de Pont. Cependant, une tradition veut qu'ils aient participé activement à l'assèchement des étangs d'Aigremont, la Capelle et Tresques et à la mise en culture des terres jadis submergées. Ils seraient aussi les fondateurs des églises de Saint-Loup et de Connaux qui devinrent plus tard les sièges de leurs prieurés (la chapelle Sainte Madeleine serait également leur œuvre). Le vocable de Saint Pierre serait lié, d'après les historiens, à la célébration, jusqu'au milieu du XIX° siècle, d'une fête qui se célébrait le 1er Août sur le Plateau de Lacau et qui commémorait les liens de Saint Pierre (enchaîné 9 mois à la prison Mamertine à Rome avant d'être crucifié la tête en bas). Une confrérie de Saint Pierre es liens est connue à Connaux pour veiller sur le sanctuaire.

HISTOIRE:

Dès l'âge du fer, des chemins muletiers traversaient la région. L'un d'entre eux est l'un des chemins dits "du sel" (carnins saliniers), partait de Villeneuve les Maguelone, délaissait sur sa gauche Montpellier pour prendre la direction de Lunel Vieel, Aubord et Bezouce. Il traversait Remoulins pour se rendre à Pont Saint Esprit et devait passer par ici.

Les voies romaines succédèrent à ces sentiers dont elles emprunteront le tracé. A l'époque gallo-romaine, le Plateau veillera sur celle de Nîmes à Vaison la Romaine (cité des Voconces). De Nîmes, la route des Voconces, se dirigeait vers Remoulins, puis vers Valliguières, Pouzilhac, Gaujac pour traverser la Tave au gué de la Resse, près de Tresques. On retrouve trace de ces passages au Chemin de la traversière (lieu dit Grange Blanche). La voie se poursuivait ensuite vers Bagnols et Pont. La période gallo romaine s'achève au IV° siècle après J.C.

Le réseau routier favorise malheureusement l'invasion des barbares en Septimanie.

Au VII° siècle, les premiers couvents s'implantent sur le modèle organisationnel rural de la villa romaine qui vit en autarcie, sans contact avec les autochtones. Ces moines sont soumis à la règle de Saint Benoît. Pour avoir accès à des matières premières indispensables, ils créent des annexes à leurs couvents qui constituent des relais près des axes routiers dont ils maîtrisent le trafic.

Au XI° siècle, on assiste à une évolution de la fonction des annexes. D'une activité saisonnière, ne nécessitant donc pas une présence permanente des moines, elles deviennent, en raison de la transformation du paysage rural, de la renaissance de la foi, du regroupement des autochtones autour des édifices conventionnels, des centres maintenant une installation durable des moines.

Août 948: Géraud, fils du Vicomte d'Uzès décide d'embrasser la vie monastique en abandonnant ses biens à Cluny, qui envoie une colonie de moines fonder Saint Saturnin du Port.

12 Septembre 1265: Procès-verbal de la pose de la première pierre du Pont de Saint Saturnin du Port. Parmi les personnes présentes se trouve Guillelmus Illaris, Prior de lodoni, prieur responsable des deux chapelles du Camp de César: Saint Jean de Rouzigues et Saint Pierre de Castres. Avec lui, on note également Andreas de Vermellis, prieur de Gajan qui pouvait également exercer des droits sur Saint Pierre de Castres.

1374: Saint Pierre de castres est placé sous l'autorité du refectorier de Saint Saturnin du Port.

1385: Mise en commende du monastère de Saint Pierre de Pont qui entraîne des transformations dans le patrimoine religieux et des désordres dans les monastères qui s'accentueront en conflits ultérieurs avec les troupes protestantes du Baron des Adrets (1562).

Mars 1629: La peste va ravager Laudun pendant 8 mois. Les Recollets de Bagnols se réfugient à Saint Pierre de Castres ou la chapelle est transformée en lieu de quarantaine. Après cette période, on constate l'abandon par les bénédictins de cette chapelle. Elle restera un lieu privilégié de retraite pour les Recollets et les personnes éprises de solitude.

1845: Interdiction par l'abbé Gonnet des manifestation religieuses.