Chapelle St MARTIN de JUSSAN : La Chapelle romane de St-Martin de Jussan est l'une des plus belles et mieux conservées de la région. Elle est entourée d'une olivette : emplacement de l'ancien cimetière d'un village disparu. En souvenir de sa victoire sur les sarrasins qui avaient envahi le pays, Pépin aurait fait construire cette Chapelle. Il aurait ensuite donné son nom au petit ruisseau voisin où se livra la bataille. Au
Moyen Age, la Chapelle fait partie de la juridiction royale et occupe une situation stratégique encadrée d'un réseau de routes donnant accès aux Cévennes, Nîmes et le Rhône. En 1839, la famille des Comtes de Voguës fit construire un tombeau dans son sol, où trois membres de cette famille sont inhumés. Ses restaurations, reconnaissables à la taille des pierres, datent de 1543, 1839 et 1872. Jusque dans les années 1950, on y vint prier St-Martin pour la guérison de la teigne infantile, ce qui la maintint dans un bon état relatif. Le 22 Mars 1976, M. le Marquis Pierre de Voguës cède à la commune de Tresques, la Chapelle et l'olivette. Au début des années 1980, des vitraux contemporains ont été posés. La Chapelle est classée, en 1982, monument historique. Sa restauration est entreprise en 1990.
Chapelle
St PIERRE de CASTRES :
Le mystère de la dépendance
hiérarchique de la chapelle demeure en raison de la destruction
par le feu des archives bénédictines de Pont. Cependant, une
tradition veut qu'ils aient participé activement à l'assèchement
des étangs d'Aigremont, la Capelle et Tresques et à la mise en
culture des terres jadis submergées. Ils seraient aussi les
fondateurs des églises de Saint-Loup et de Connaux qui devinrent
plus tard les sièges de leurs prieurés (la chapelle Sainte
Madeleine serait également leur œuvre). Le vocable de Saint
Pierre serait lié, d'après les historiens, à la célébration,
jusqu'au milieu du XIX° siècle, d'une fête qui se célébrait le
1er Août sur le Plateau de Lacau et qui commémorait les liens de
Saint Pierre (enchaîné 9 mois à la prison Mamertine à Rome avant
d'être crucifié la tête en bas). Une confrérie de Saint Pierre
es liens est connue à Connaux pour veiller sur le sanctuaire.
HISTOIRE:
Dès l'âge du
fer, des chemins muletiers traversaient la région. L'un d'entre
eux est l'un des chemins dits "du sel" (carnins saliniers),
partait de Villeneuve les Maguelone, délaissait sur sa gauche
Montpellier pour prendre la direction de Lunel Vieel, Aubord et
Bezouce. Il traversait Remoulins pour se rendre à Pont Saint
Esprit et devait passer par ici.
Les voies
romaines succédèrent à ces sentiers dont elles emprunteront le
tracé. A l'époque gallo-romaine, le Plateau veillera sur celle
de Nîmes à Vaison la Romaine (cité des Voconces). De Nîmes, la
route des Voconces, se dirigeait vers Remoulins, puis vers
Valliguières, Pouzilhac, Gaujac pour traverser la Tave au gué de
la Resse, près de Tresques. On retrouve trace de ces passages au
Chemin de la traversière (lieu dit Grange Blanche). La voie se
poursuivait ensuite vers Bagnols et Pont. La période gallo
romaine s'achève au IV° siècle après J.C.
Le réseau
routier favorise malheureusement l'invasion des barbares en
Septimanie.
Au VII°
siècle, les premiers couvents s'implantent sur le modèle
organisationnel rural de la villa romaine qui vit en autarcie,
sans contact avec les autochtones. Ces moines sont soumis à la
règle de Saint Benoît. Pour avoir accès à des matières premières
indispensables, ils créent des annexes à leurs couvents qui
constituent des relais près des axes routiers dont ils
maîtrisent le trafic.
Au XI° siècle,
on assiste à une évolution de la fonction des annexes. D'une
activité saisonnière, ne nécessitant donc pas une présence
permanente des moines, elles deviennent, en raison de la
transformation du paysage rural, de la renaissance de la foi, du
regroupement des autochtones autour des édifices conventionnels,
des centres maintenant une installation durable des moines.
Août 948:
Géraud, fils du Vicomte d'Uzès décide d'embrasser la vie
monastique en abandonnant ses biens à Cluny, qui envoie une
colonie de moines fonder Saint Saturnin du Port.
12 Septembre
1265: Procès-verbal de la pose de la première pierre du Pont de
Saint Saturnin du Port. Parmi les personnes présentes se trouve
Guillelmus Illaris, Prior de lodoni, prieur responsable des deux
chapelles du Camp de César: Saint Jean de Rouzigues et Saint
Pierre de Castres. Avec lui, on note également Andreas de
Vermellis, prieur de Gajan qui pouvait également exercer des
droits sur Saint Pierre de Castres.
1374: Saint Pierre de castres
est placé sous l'autorité du refectorier de Saint Saturnin du
Port.
1385: Mise en
commende du monastère de Saint Pierre de Pont qui entraîne des
transformations dans le patrimoine religieux et des désordres
dans les monastères qui s'accentueront en conflits ultérieurs
avec les troupes protestantes du Baron des Adrets (1562).
Mars 1629: La
peste va ravager Laudun pendant 8 mois. Les Recollets de Bagnols
se réfugient à Saint Pierre de Castres ou la chapelle est
transformée en lieu de quarantaine. Après cette période, on
constate l'abandon par les bénédictins de cette chapelle. Elle
restera un lieu privilégié de retraite pour les Recollets et les
personnes éprises de solitude.
1845: Interdiction par l'abbé
Gonnet des manifestation religieuses.
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