SAINT MATHIEU DE TREVIERS
Situé au cœur du
Languedoc, entre la Méditerranée et les Cévennes, à 20 kms au nord de
Montpellier, ce joli village viticole et touristique de l'Hérault vous
attend.
Au pied du Pic saint Loup, des falaises de l'Hortus et des ruines du château
de Monferrand,
Saint Mathieu de Tréviers est fier de son passé et vous invite à venir
partager son avenir ...
Le Château :
Construit sur l’emplaceme
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Eglise de Pourols
Histoire : -5000 ans Saint-Mathieu-de-Tréviers a un riche passé préhistorique, la statue-menhir exposée dans le hall de la mairie témoigne de la présence de l’homme, il y a 5000 ans sur son territoire. En 126 av. J.C. le proconsul Salluste appelé par les Phocéens de Marseille, prend possession de la Narbonnaise, de Lyon à Perpignan. Son successeur Domitius crée la voie domitienne pour permettre aux romains d’atteindre sans danger l’Espagne déjà conquise par mer. La « paix romaine » établie, les villes s’enrichissent rapidement, Nîmes, Arles... et bâtissent de grands monuments. A la campagne, les fermes se multiplient. Une petite exploitation s’installe au Pré de Pourols non loin de la source, une maison construite dans le bois de l’Euzière est maintenant arasée. A Sainte-Croix-de-Quintillargue, près de Cécelès, une belle « villa » a laissé une grande ruine et un riche cimetière à incinération fouillé par le groupe archéologique des Chênes Verts. Il s’agit probablement du domaine de Quintillius qui a donné son nom au village mais aucune inscription ne l’indique. On reconnaît la présence de Rome aux innombrables poteries sigillées rouges fabriquées par millions d’exemplaires. Le moindre tesson découvert vaut une signature. Sur le Lébous, particulièrement apprécié pour sa position dominante, les Gallo-romains ont construit de modestes habitations et un « parc à bestiaux » qui ont mal fini. Vers l’an 375 en effet ou peu après, un homme a fui précipitamment laissant tomber près de la porte, 22 monnaies romaines dont la plus récente livre la date. Un peu plus loin, près d’une masure, un autre personnage a jeté la moitié d’un veau qu’il portait sur l’épaule dont nous avons recueilli les os. En conséquence, ces deux faits divers témoignent d’un grave événement. Il doit s’agir de l’arrivée des premiers barbares. Sans cela, après une dispute de mauvais voisinage, les fuyards seraient revenus récupérer leur bien. Les spécialistes n’ont pas de traces écrites de l’arrivée des Vandales ou autres barbares avant 405. En fait, il s’agit de leur installation définitive, mais de petites vagues d’en¬vahisseurs plus précoces peuvent avoir échappé aux chroniqueurs de l’époque. Le IVème siècle se reconnaît aux innombrables poteries sigillées claires (jaune orangé) qui succèdent aux précédentes dont nous avons parlé. Progressivement, la céramique gallo-romaine devient plus grossière et évolue vers les productions médiévales. D’après Emile Bonnet, dans son « Répertoire archéologique de l’Hérault, époque Gallo-romaine » une voie reliait Nîmes au Larzac en passant pas Sommières, Tréviers, Lodève... Une autre voie reliait Substansion (Castelnau-le-Lez) à Ganges. Elle ne pouvait passer ailleurs qu’à Tréviers. La troisième voie conduisait aux Matelles, hypothèse personnelle dont il est difficile de ne pas faire état, étant donné les rapports privilégiés entre les deux villages. Ces trois voies justifient le nom romain de Tres Vias ou si l’on préfère la parrochia de Tribus Viis (paroisse de Tréviers). 978 Une charte, en citant la "viguerie de Terrivias" (trois voies) donne pour la première fois le nom du village. 1090 Le comte de Melgueil (Mauguio) achève la construction du château de Montferrand, sur le territoire de la paroisse de Saint Martin de Tres Vies avec sa chapelle dédiée à Saint-Mathieu. XIIème siècle Une forteresse ayant toujours besoin de main d’oeuvre pour l’entretenir ou la transformer, rapidement, les artisans accourent et fondent à ses pieds le hameau qui prendra bientôt le nom de Saint Mathieu. Tréviers, formé de mas ou de hameaux, évolue plus lentement. 1215 Le comté de Melgueil passe entre les mains de l’évêché de Maguelone. Quarante ans après, l’évêché instaure la République Libre de Matelles ou communauté de douze villages de la région dont le parlement s’installe dans l’église des Matelles. Cette collectivité a fait l’objet de nombreux avantages de la part de tous les évêchés pour augmenter le bien être de sa population. 1574 Les calvinistes s’emparent du château et provoquent de nombreux dégats dans le village. Dix ans plus tard, Antoine de Cambous le reprend pour le compte de l’évêque. 1660 La paroisse de Saint-Martin-de-Tréviers se transforme en commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers en souvenir de la chapelle du château démantelé. Révolution Le village ne s’appelle plus "Tréviers". 1er empire Le village récupère son patron Saint-Mathieu. 1884 La mairie passe de Saint-Mathieu à Tréviers dont la population se multiplie le long de la route D17. La république de Montferrand : Le comté de Melgueil occupait en gros l’est du département de l’Hérault. Sa limite ouest allait de Frontignan au fleuve côtier dont il porte le nom à la hauteur de St-Martin-de-Londres, exactement au Frouzet où se trouve maintenant le barrage du moulin de Bertrand. La frontière suit plus à l’est une direction sensiblement parallèle. Partie de la mer, en passant par l’extrémité est de l’étang de Melgueil ou de l’Or, Lansargues... elle fait un crochet au niveau de St-Bauzille-de-Montmel pour englober le château de Montrerons au nord de Sommières et revient prendre le contact avec l’Hérault, au sud de Ganges, à Laroque Aynier inclus. La viguerie d’Agonès isolée sur la rive droite du fleuve, fait exception. Les châteaux de Melgueil et de Montferrand représentaient les deux pôles d’attraction du comté qui pouvait être coupé en deux et l’a été plusieurs fois sans disparaître. Au nord, le baillage de Sauve faisait office de préfecture. Au pied du château s’étalait la république ou communauté du Val ou de Laval de Montferrand où Tréviers par sa situation de paroisse de la commune avait une certaine importance. L’année de la mort de Jacques 1er dit le Conquérant, roi d’Aragon et seigneur de Montpellier, l’évêque de Maguelone Bérenger de Frédol créa la communauté ou république « du Laval de Montferrand ». Six paroisses y participaient, Tréviers, Valflaunès, Saint-Jean-de-Cuculle, Saint-Sebastien-de-Cassagnas, Saint-Gély-du-Fesc, Cazevieille et deux hameaux, Vailhauquès et Saint-Clément. Cet état de décentralisation fonctionnait un peu comme nos départements actuels qui jouissent d’une relative liberté sous l’autorité du préfet. A Laval de Montferrand, c’était le capitaine du château qui en tenait lieu. Un acte daté de 1276 autorise ces six communes à nommer quatre syndics et trois conseillers désignés par les électeurs. En outre, l’évêque Bérenger de Frédol leur accorde des privilèges. Pas de droits de succession en ligne directe, ni de droits sur les partages entre frères et sœurs. Diminution au vingtième des droits de moutures et même suppression pour les plus pauvres, enfin l’égalisation des poids et mesures sur ceux de Melgueil. Les deux premiers avantages sont acceptés sans discussion tandis que le troisième, pourtant si avantageux pour le commerce, rencontre des résistances dues au traditionalisme. Nouvelles concessions en 1285, les habitants de la communauté ne pourront être retenus en prison, s’ils donnent une caution sauf pour crime d’assassinat ou de mutilation. Les animaux domestiques utiles à l’exploitation en sont exclus si d’autres cautions valables peuvent être présentés. Les jugements prononcés à Montferrand ne seront pas rejugés à l’évêché et les officiers du château chargés de percevoir les impôts, ban, cens, usages... ne pourront plus prendre de gages sur les habitants qui demandent quinze jours de délais de paiement. A cette époque, la communauté s’agrandit de Viols-le-Fort, Viols-en-Laval, St-Vincent-de-Barbeyrargues, Ste-Croix-de-Quintillargues, Fontanès, le mas de Bizanca (Biranque) et Les Matelles qui grâce à ses solides remparts fera figure de préfecture et recevra le parlement pour siéger dans l’église paroissiale, un banc étant réservé pour le châtelain ou le capitaine de Montferrand représentant de l’évêque. Béranger de Frédol devant la bonne volonté des habitants leur rend en 1293 leurs poids et mesures. Il donnait aussi l’autorisation d’acheter le blé à Montpellier ou ailleurs et de le moudre à n’importe quel moulin sans payer de droits à l’évêque. En contrepartie, les habitants s’engageaient à acquitter un don annuel à l’évêque de 50 livres melgoriennes. Peu à peu les habitants de la république réussissaient à obtenir quelques avantages. En 1307, une réunion groupe les membres suivants : Guillaume du Triadou pour Cassagnas, Pierre Gervais pour Saint-Clément, Pierre Lambruscal pour Combaillaud, Jacques de Abrolhano pour Tréviers, Déodat de Bruxeto pour Valflaunès, enfin Guillaume Deltour, notaire aux Matelles. Pour la première fois, un habitant des Matelles apparaît dans les actes. Le temps n’est pas loin où ce village bien fortifié servira de capitale au Val de Montferrand. Bientôt viendront s’ajouter les villages des Matelles, Viols, Saint-Etienne-de-Cazevieille, Saint-Gély-du-Fesc et la ferme de Biranque au nord du pic Saint Loup. Pour les élections, on se réunissait dans l’église des Matelles sous la présidence du capitaine de Montferrand, Tristan de Montlaur qui avait paru comme témoin dans un contrat d’échange de terres de la Salade, six ans auparavant. 81 électeurs en 1468, 84 en 1470 cela ne fait pas grand monde. En fait, il faut éliminer les clercs vivant dans un monde à part, les nobles pour les mêmes raisons et les pauvres, ouvriers agricoles pour la majorité qui mangeaient à la table du patron ou de son bayle. Donc, devaient voter le chef de chaque famille exploitant un domaine, les marchands, les artisans ayant pignon sur rue. Lorsque mourait le maître de maison, sa veuve avait le droit de vote, exemple Clairette veuve de Jean Boisson. Les femmes célibataires dirigeant une exploitation avait aussi le droit de vote. Ce n’était pas encore une démocratie vraie mais cela en prenait le chemin. - Aux environs de 1410, l’évêque Pierre Adhémar avait affermé à Antoine Durand, prêtre à Saint-Martin-de-Tréviers et prieur de Cassagnhas, tous les revenus de la vallée de Montferrand. En l’absence de percepteur de métier, n’importe qui pouvait solliciter et peut-être obtenir ce travail rémunérateur, La somme prévue était de 200 livres que l’évêque avait abaissée à la demande de la population à 175 livres. Des tentatives ont été faites notamment par Jean Rouquette pour convertir cette somme en monnaie de 1910, cela pourrait donner 56 francs par livre soit 9 800 F. Il faut toutefois tenir compte de la rareté du monnayage qui multiplie sa valeur. A. Germain, remarquable archéologue, a publié beaucoup de documents pour qu’ils ne disparaissent pas de la mémoire des hommes. L’un d’eux a sa place ici. II s’agit de la représentation de diverses communautés aux Etats du Languedoc. L’archevêque-primat de Narbonne en était le président-né. En son absence, l’archevêque de Toulouse, sinon celui d’Albi et selon les circonstances de simples évêques pouvaient prendre la présidence. Pareille faculté de remplacement était laissée à la noblesse. Seuls les députés de la bourgeoisie devaient siéger ou céder leur place. Toulouse, Montpellier, Carcassonne, Nîmes et Narbonne avaient des sièges fixes. Les villes moins importantes siégeaient alternativement. Parfois, s’élevaient entre elles de fâcheux conflits. Frontignan et Laval de Montferrand se sentirent lésés d’avoir été omis dans la répartition des présences de la bourgeoisie du diocèse de Maguelone. La rivalité s’aggrava tellement que pour calmer les esprits, on modifia le système de représentation de façon à inclure la présence alternative de ces deux communautés, par une charte du 9 mars 1458. Ainsi allait la république de Montferrand, gérant elle-même ses affaires. Après avoir passé péniblement les guerres de religion, elle est venue se fondre dans le creuset de la révolution française. Elle a donné l’image d’une démocratie avant la lettre. Qui sait si l’évêque Guillaume Pellicier neveu avait été mieux compris, on aurait évité tant de souffrances et de ruines inutiles. Rien ne sert de rêver, on ne refait pas le passé.
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