SOMMIÈRES
Sommières, bourg médiéval au charme pénétrant qui doit son existence à la construction, au 1er
siècle après Jésus-Christ, d’un pont romain
Le Pont Romain : Au Ier siècle de |
ÉGLISE TEMPLE
Le Château : Dans le
Gard un château méconnu du monde savant, Chapelle Saint Sauveur : Chapelle très remaniée, elle date du XIII° siècle. Située dans l'enceinte du château. La tradition dir que Saint Louis lui-même aurait demandé sa construction. |
Petit château du milieu XIXe siècle, sorte de « gentilhommière », juché sur la colline surplombant la ville et les ruines du château médiéval dont la tour Bermond ou Carrée. Deux petites tours rondes, à l'origine couvertes de toitures coniques, encadrent sa façade ; |
Rue et porte de la Taillade : Comme son nom l' indique , cette rue à été taillée en partie dans la falaise pour permettre à la voie romaine de Nîmes à Toulouse et Lodève de passer sur le pont . On remarque les façade caractéristiques et bien conservées de ses boutiques, avec de chaque côté de la porte, leur étal, pour présenter la marchandises. Il ne reste qu'un pilier de la porte: c'était l'une des deux entrées de la ville. Porte Bourget : Elle a été ouverte en 1608 dans une des tours des remparts de la ville et dans son état actuel en 1752. Sur le fronton de la porte on voit encore la trace des armes de la ville sculptés qui furent grattées pendant la Révolution. Les battants en bois sont assez bien conservés . Avant son ouverture ,seule au nord existait la porte des Frère Mineurs, au bas de la colline de la Cousterelle permettant un accès direct au château. Les rues basses et porte Narbonne : Ouverte en 1752 dans les remparts, elle porte ce nom en souvenir du dernier gouverneur de la ville, le vicomte Narbonne-Pelet. C'est par cette porte qu'on pénètre dans les rues basses. Place du marché : Elle est assez atypique des arcades de style Roman surélèvent les maisons en cas de crue. Le sol actuel est trois mètres au dessus du niveau primitif. même si nous sommes là en plein lit du Vidourle, cela n'empêche pas la ville d'y organiser des marchés depuis 800 ans ! Rue de la Monnaie : Elle est une petite carrièro qui fut de grande importance. Après le rattachement de Sommières au domaine royale en 1248, la monnaie y fut frappée. En 1340, l'atelier monétaire se déplaça à Montpellier. Rue Caudas avec Pontilh : La chaussée de la rue Caudas est assez rectiligne. Ce quartier tout entier a été construit selon un plan en damier, comme à Aigues-Mortes. Cette technique a été rapportée d'Orient par les croisés. Sinon, "Caudas" vient de l'occitan "Caud", chaud.C'était la rue des maisons closes et des buvettes... |
LE BLASON : Même si la forme du pont romain est mal représentée, l'ouvrage tient une place centrale dans le blason de Sommières. Il est flanqué de deux tours qui existaient a l'origine et, si la tour de l'Horloge, à gauche, subsiste, celle de droite, qui menaçait ruine, fut abattue en 1715.
HISTOIRE : L'HISTOIRE DU PONT : Gros, robuste et grand, Tibère n'adressait que de très rares paroles, y compris à ceux qui l'entouraient. " C’est ainsi que Suétone décrit celui qui régna sur l'Empire romain au Ier siècle après J.-C. Pourtant, ce jour-là, depuis la capitale impériale, sa décision va changer le destin d'une partie du Gard. 'Je veux que Rome franchisse le Vidourle!", aurait-il pu commander. À mille kilomètres de là, en douze ans - de l'an 19 à 31-, le pont de Sommières sort de terre. Intimement lié à l'histoire locale, le pont romain donne une valeur stratégique à un bourg peu fréquenté. Pour le meilleur et pour le pire, pont et village franchissent ensemble les siècles. "Le pont, avant même d'être un ouvrage fondateur pour Sommières, est un symbole de monumentalité. Aujourd'hui encore, il marque le génie romain en matière de construction". Quelques chiffres aident à comprendre à quel point l'édifice était monumental pour l'époque. Les dimensions, tout d'abord : environ 190 mètres de long et près de 7 mètres de large - soit deux voies pour permettre le croisement des chars. Dix-sept arches composent le pont, toutes en plein cintre, même si seulement sept de ces arches sont visibles, les autres étant masquées par la ville médiévale. Complexe, l'ouvrage n'est horizontal que sur les treize arches centrales, car les deux dernières arches de chaque côté fonctionnent comme des rampes d'accès. Chaque pile du pont fait quasiment trois mètres d'épaisseur. Et chaque pierre a été posée à sec, sans mortier, l'ensemble ne tenant que grâce à la masse des blocs employés. En un mot : le pont Tibère, c'est le deuxième plus long viaduc construit eu Europe par les Romains. Sommières bâti mille ans après le pont "C'est pour surveiller le pont romain qui avait survécu à l'effondrement de l'Empire, et qui offrait ainsi un unique passage vers la région des Causses, que le château fort a été construit, sur la colline dominant à la fois l'ancienne voie romaine, la vallée et le pont. La valeur stratégique de cet emplacement ne fait aucun doute et elle justifie cette construction", écrit l'érudit local Ivan Gaussen. Conclusion : sans pont romain, pas de Sommières, car pas de château. C'est bien autour du site seigneurial que la population s'est originellement groupée pour avoir une protection en cas d'attaque. Mais, très vite, entre le XIe et le XIIe siècle, l'activité se redirige vers le pont. Le sens du vieil édifice qui enjambe le Vidourle s'en trouve changé : la marque de l'autorité politique se déplace vers la tour Bermond et la référence aux libertés communales gravite, désormais, vers le pont. En témoigne la maison des consuls - ancêtre de nos mairies - construite sur les arches du pont Ou encore la rue Marx-Dormoy - ex-rue du Pont - qui occupe la moitié de l'ouvrage, et qui est connue comme le plus ancien axe commerçant de Sommières. Sans oublier, à proximité du monument antique et à distance du seigneur local, l'établissement de nouveaux artisans : par exemple, la rue Mazelle - de l'occitan masèl , "boucherie" - où les habitants, imitant à leur manière les arches du pont ont bâti des porttilhs, ces raccords étroits servant de contrefort aux maisons et facilitant l'écoulement des eaux en cas de "vidourlade". De l'Antiquité au Moyen Âge en passant par notre époque, le pont n'en finit pas d'en voir. Aux temps des guerres de Religion, le vénérable ouvrage sert de lieu de combat : qui contrôle le pont tient Sommières. Au XVIIIe siècle, l'esprit des Lumières, fait d'admiration pour Rome et de dédain pour la période médiévale, contribue à dégager l'édifice. La petite tour de la Gleizette - située au milieu du pont ! - est rasée. La même année, en 1715, la tour qui fait face au beffroi connut pareil sort : elle ne reste que sur le blason local. Une restauration à marche forcée eut aussi lieu : de nombreux blocs et surtout l'arche qui part de la rive droite furent entièrement remplacés. Quelques années plus tard, les révolutionnaires plantèrent leur "arbre de la Liberté"... au pied du pont. Mais l'épisode le plus incroyable, c'est 1908 : l'adjoint au maire proposa de démolir le pont romain pour le remplacer par un pont métallique ! Heureusement le bon sens l'emporta sur la folie du "tout-moderne". Tibère a encore le dernier mot, lui qui ne parle pas beaucoup. |