Ancien Blason

Mornas


Blason actuel

L'énorme falaise s'allongeant au-dessus du village de Mornas, le dominant de plus de 130 mètres, porte en son point culminant un château fondé par les comtes de Toulouse. Cette forteresse, bastion avancé de leur puissance aux portes de la Provence, constituait, de par sa position, un des verrous de la vallée du Rhône.

Entrée nord du village avec vue sur la forteresse. 

Les premières traces d'occupation du plateau datent du néolithique et de l'age de Bronze (pointe de flèche, céramique et scories de fonte). Au pied de la falaise, des vestiges de monuments romains ont été découverts : édifice thermal du IIIe siècle après J.-C. et temple (dédié à Diane ?).

La première mention de Mornas (Rupea Morenata) date du IXe siècle, dans un texte de l'évêque Théodulphe, missi dominici de Charlemagne. Ce n'est qu'en 1088, dans un acte confirmant la donation intervenue entre Conrad Ier, roi de Germanie, et les archevêques d'Arles, en 911, qu'il est fait référence à un ensemble fortifié : "le castrum dit de Rocca sur la hauteur ". Ces derniers le donnent rapidement en fief aux comtes de Toulouse, car Mornas est mentionné dans leurs biens en 983.

En 1125, le comte de Toulouse Alphonse Jourdain fait l'acquisition du Nord de la Provence, dont le Comtat Venaissin. C'est sans doute à compter de cette date que le château que nous connaissons aujourd'hui est construit. Raymond VI de Toulouse doit le remettre à l'Eglise Catholique en juin 1209, suite à sa comparution devant les envoyés du pape pour l'assassinat du légat Pierre de Castelnau (fait déclencheur de la croisade contre l'hérésie cathare). Mornas revient donc à ses propriétaires d'origine, qui en réclament cependant toujours la restitution en septembre 1224. Cinq ans plus tard, le traité de Meaux-Paris met fin au conflit albigeois opposant le royaume de France au comté de Toulouse. Il fait passer certains biens de ce dernier à la couronne de France (Bas-Languedoc) et le Comtat Venaissin au Saint Siège. Raymond VII recouvre toutefois ce territoire en 1234. Revenu dans l'orbite royale en 1271, il est octroyé par Philippe III le Hardi au Saint-Siège en 1271. A cette date, le château est confié aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Au siècle suivant, en pleine guerre de Cent Ans, la région voit passer un grand nombre de routiers attirés par les richesses du pape installé en Avignon. Celui-ci a fait mettre en état de défense le château dès 1342, et le renforce entre 1370 et 1378. A cet effet, l'enceinte de 2 km de long est construite.

Au début des guerres de Religion, vers 1560, quelques compléments et modifications sont apportés au château : adaptation aux armes à feu des tours de l'enceinte et de la demi-tour ronde proche de l'entrée, et construction du moineau flanquant le fossé.

Mornas, en 1562, est le théâtre de terribles événements. Le 08 juillet, la garnison du château doit capituler devant Charles de Puy-Montbrun, capitaine du baron des Adrets qui a épousé la cause protestante. Les huguenots précipitent du haut de la falaise les soldats de la garnison et assassinent les civils venus se réfugier au château. Ces mêmes huguenots enlèvent de nouveau la place en 1567, mais doivent capituler l'année suivante (le 1er octobre) devant les troupes de François de la Baume. Ils subiront à leur tour le triste sort réservé à la garnison catholique cinq ans plus tôt !

Peu avant la Révolution, le château de Mornas est en ruine, les murailles s'écroulent et les pierres servent en remploi dans des constructions " modernes ". C'est en 1977 que la sauvegarde du château est entreprise par l'association "les amis de Mornas".

Porte d'entrée des remparts du village.

L'église Notre-Dame du Val-Romigier : Ancienne église paroissiale du village de Mornas, l'église Notre-Dame du Val-Romigier[1] se dresse au pied de la forteresse. D'origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée suite aux différents sièges du château.

Mentionnée dès 818 dans une donation de Louis le Pieux à l'abbaye d'Aniane, elle était à l'origine placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste avant d'être ensuite dédiée à Notre-Dame à une date indéterminée. L'édifice actuel, qui peut être daté du milieu du XIIe siècle, a été agrandi à l'époque gothique et restauré à plusieurs reprises. L'église romane d'origine, orientée à l'est, avait un plan très classique : nef unique de deux travées voûtée sur berceau, terminée par un transept saillant avec un chevet à une abside et deux absidioles.

La croisée du transept est couverte par une coupole sur trompes soutenant le clocher quadrangulaire, et les croisillons sont comme la nef voûtés sur berceau. L'abside et les absidioles sont voûtées en cul-de-four.

À l'époque gothique, la face méridionale des croisillons fut ouverte pour laisser place à des chapelles latérales : deux au nord et une au sud.

On accède à l'église par un porche située au sud, au niveau de la première travée de la nef. Il abrite deux portails : un grand, roman, ouvrant directement sur la nef, et un gothique, ouvrant perpendiculairement au mur de la nef sur la chapelle latérale sud.

L'imposante tour du clocher a été à plusieurs reprises restaurées et surhaussée.

 

Eglise Saint Georges (XIXe siècle)

Histoire :

Xe Construction du château par le comte de Toulouse pour contrôler la vallée du Rhône.
1229 Traité de Paris : le Comte de Toulouse Raymond VII remet le Comtat Venaissin au Saint Siège.
1274 Mornas est confié à deux chevaliers de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem.
XIVe Mornas appartient à la papauté qui restaure la forteresse pour la protéger des bandes de routiers qui pillent la région.
1430 Pellegrin Brunelli, gentilhomme de la maison du pape Martin V doit capituler devant l’armée du Cardinal de Foix.
1562 Mornas est prise par les Huguenots. Les occupants sont jetés du haut du rocher (Episode des "Sauto Barri").
1568 Les protestants doivent capituler devant les troupes de François de Baume et subissent à leur tour le sort réservé quelques années plus tôt aux catholiques.
1789 A la révolution, la forteresse est abandonnée et tombe en ruine.
1978 Restauration de Mornas (Association des Amis de Mornas).

Sauto barri (saute murailles): Pendant les guerres de religion, le cruel baron des Adrets força ses prisonniers catholiques à se précipiter du haut en bas des murailles. Voyant l'un d'eux qui hésitait à faire le saut périlleux: "Saute donc, lui cria-t-il; voilà quatre fois que tu recules! - Monseigneur, reprit l'infortuné, je vous le donne en dix! " Ce bon mot fit rire le monstre, qui laissa la vie au pauvre prisonnier.