VILLENEUVE LES MAGUELONE

Villeneuve lès Maguelone est situé en bordure de la mer Méditerranée, au pied du massif de la Gardiole. Vivant autrefois de la viticulture ( le raisin de table), de la pêche et d'une activité salinière importante, c'est aujourd'hui un village essentiellement pavillonnaire à la périphérie de sa grande voisine, Montpellier.


   

Villeneuve possède dans son patrimoine naturel communal 9 km de cordon littoral sauvage protégé. Sa plage préservée en fait un site remarquable par sa tranquillité, l'absence d'urbanisation et par là même de pollution. Elle est de plus en plus fréquentée pendant la saison estivale. La proximité de la capitale régionale (Montpellier est à 10 km) en fait un pôle d'attraction de plus en plus convoité par ceux qui veulent allier les avantages de la grande ville et les atouts de la vie au grand air. 

On sait que l'île de Maguelone, qui couvre une superficie de 30 ha, est au plan géographique un site unique en son genre sur le littoral languedocien, un lieu privilégié et singulier, occupé. semble-t-il, sans discontinuité de l'époque protohistorique à nos jours, mais avec une densité mal connue.

         

 

La CATHÉDRALE : L'île de Maguelone (insula Magdalona), isolée jadis entre les étangs et la mer, abrita, dès le Vle siècle, le siège d'un évêché célèbre dans l'histoire de l'église du Moyen-Âge. Elle fut le refuge, aux Xle et Xlle siècles de plusieurs papes chassés de Rome au moment de la lutte du Sacerdoce et de l'Empire.

Construite au temps de la domination wisigothique (Vle siècle), dévastée par les Arabes au Vlle siècle, et détruite par les Francs de Charles Martel en 732, la première cathédrale devait être abandonnée par les évêques jusqu'au début du Xl e siècle à cause de l'insécurité du littoral. Ceux-ci trouvèrent alors refuge sur la terre ferme : l'antique oppidum de Sextantio (ou Substantion), non loin d'une modeste bourgade qui allait rapidement prospérer, Montpellier.

Vers 1030, après trois siècles d'abandon, l'évêque Arnaud ramena le siège épiscopal et le chapitre dans l'île et entreprit la construction d'une nouvelle cathédrale dont subsiste encore un vestige : la tour Saint-Martin (milieu du Xl e siècle) insérée entre le bras sud du transept et la nef de l'église actuelle. Celle-ci, la troisième, beaucoup plus vaste et conçue d'emblée comme une véritable forteresse, devait être édifiée au cours du Xlle siècle afin de remplacer la cathédrale de l'évêque Arnaud. Elle est le fruit de deux campagnes de travaux : le chœur et le transept furent bénis par les évêques Galtier (1104-1129) et Raymond (1129-1158) ; la nef est l'œuvre de Jean de Montlaur (1158-1190) qui construisit également l'évêché et acheva la fortification de l'île.

Jusqu'au XVI e siècle, la cathédrale, les bâtiments de l'évêché et du chapitre, qui avaient été placés dès 1086 par les comtes de Melgueil sous la suzeraineté du Saint-siège, constituèrent un impressionnant ensemble fortifié muni de deux enceintes surveillant le littoral et les étangs. Un pont gigantesque, de près d'un kilomètre de long construit au Xle siècle reliait Maguelone à la terre ferme, au sud de Villeneuve tandis que deux graus assuraient le trafic maritime entre mer et étangs. Cependant, dès le XIVe siècle les évêques prirent l'habitude de résider à Montpellier. Il fallut attendre 1536 pour que le siège épiscopal y soit officiellement transféré. Ce fut pour Maguelone le signal d'un abandon définitif, de la solitude, du pillage et de la ruine.

Seule la cathédrale, énorme cube de pierre, a survécu aux dévastations protestantes (1562), au démantèlement de la forteresse ordonné par Richelieu (1632) et à la construction du canal des étangs (1708) qui engloutit dans ses berges les pierres provenant des bâtiments ruinés et vendus à l'encan. Le domaine de Maguelone sera rachetée en 1852 par Frédéric Fabrèges. Il sauvera le bâtiment de la ruine et le restaurera avec un zèle admirable. La cathédrale fut rendue au culte en 1875 et léguée par la suite au diocèse de Montpellier.

Véritable église forteresse conçue pour résister aux attaques des Sarrasins, la cathédrale a perdu au XVlle siècle son appareil défensif de murs d'enceinte, de tours et de mâchicoulis. A l'extérieur, elle n'offre plus aujourd'hui qu'un aspect sévère et mutilé, avec des contreforts puissants, des fenêtres rares, étroites et élevées comme des meurtrières et une carapace de murs construits en pierres froides, seules capables de résister à la morsure des embruns et des vents marins.

Le portail ouest, qui s'ouvrait jadis au fond d'un passage étroit prolongé par deux tours (une seule subsiste aujourd'hui), présente un curieux décor sculpté roman utilisant des marbres antiques. C'est une oeuvre assez disparate, constituée d'éléments d'époques et de styles différents : les deux bas-reliefs enchâssés dans les piédroits ( représentant Saint-Pierre et Saint-Paul ) sont des fragments d'un tympan du début du Xlle siècle; le large linteau orné d'un rinceau d'acanthes stylisées est daté de 1178 ; le tympan enfin avec un Christ en gloire accompagné du tétramorphe, est une oeuvre plus tardive (vers 1200) de facture déjà gothique.

L'intérieur de l'édifice est impressionnant par ses proportions grandioses et son unité architecturale. La large nef unique (12 m), bâtie en appareil alterné - l'opus monspeliensium - de blocs de calcaire coquillier, est couverte d'une voûte en berceau brisé rythmé par de puissants doubleaux qui retombent, partie sur des colonnes engagées, partie sur l'épaisseur considérable des murs latéraux. Les croisillons du transept, aménagé à la base de deux puissantes tours qui flanquent le chevet, sont voûtés de croisées d'ogives lombardes fortement bombées, aux nervures épaisses et lourdes ne s'articulant pas encore autour d'une clé. L'abside centrale, semi-circulaire, est prise extérieurement dans un massif polygonal, tandis que les deux absidioles sont creusées dans l'épaisseur considérable du mur Est, selon une formule architecturale fréquente dans le premier art roman. Les percements sont rares et mesurés, aussi, sauf dans l'abside - le matin - et dans la tribune des chanoines - l'après-midi -, la lumière est-elle distribuée avec parcimonie.

Le décor sculpté est réduit mais de qualité ; les chapiteaux des piles de la nef et du transept ainsi que ceux des colonnettes qui flanquent les fenêtres de l'abside, sont uniformément ornés de feuilles d'acanthe à l'exception d'un seul - à l'angle Sud Est du transept - décoré de griffons ailés. Dans l'abside, que couronne une élégante arcature sur modillons dans la pure tradition lombarde, on a rétabli en 1875 l'ancien autel ro­man. Dans le sol du transept, ou dressées contre les murs, on peut voir des dalles funéraires parfois bien mutilées, des évêques et des chanoines qui furent inhumés dans la cathédrale jusqu'à la fin du XVlle siècle.

A droite de la première travée s'ouvre la chapelle Saint-Augustin, construite en petit appareil et seul vestige de la cathédrale du Xle siècle ; elle abrite la sépulture de l'évêque Arnaud ( mort en 1060) qui la fit édifier. La partie la plus originale de la cathédrale est, sans aucun doute, la vaste tribune du chapitre, établie sur des voûtes en plein cintre jetées sur les deux dernières travées occidentales de la nef. Édifiée probablement en deux étapes dans la seconde moitié du Xlle siècle, elle servait de chœur aux chanoines - ils étaient au nombre de 64 - qui y avaient leurs stalles et y disposaient de trois autels : le principal au centre, les deux autres placés dans deux minuscules absidioles creusées dans l'épaisseur des murs latéraux. On accédait à celles-ci par des galeries de bois établies sur des consoles de pierre. L'autel capitulaire, rétabli au XIXe siècle par Frédéric Fabrèges, n'est autre que la pierre tombale, avec sa longue épitaphe gravée sur la tranche, de l'évêque Jean de Montlaur (mort en 1190) qui acheva la cathédrale et réforma le chapitre. Le texte, en vers léonins fait allusion aux écoles créées par le prélat.

Les trois tours - Saint-Augustin, Saint Sépulcre et Sainte-Marie , qui flanquent la cathédrale possèdent également des chapelles hautes desservies par d'étroits escaliers. On notera la majestueuse ampleur et la pente douce aux larges marches du grand escalier qui, au Nord, permettait aux chanoines, comtes de Maguelone, d'accéder à cheval jusqu'à la tribune. Sous cette dernière enfin, et contre le mur Sud de la nef, ont été fixés des fragments de sculptures antiques et médiévales, ainsi que plusieurs épitaphes retrouvées au cours des fouilles du XIXe siècle, dont celle d'un orfèvre réputé du Xllle siècle.

 

L'accès à la cathédrale en période estivale se fait par Villeneuve-lès-Maguelone. Le touriste laisse son véhicule sur le parking longeant le canal et emprunte la passerelle. Là, un petit train pittoresque l'emmène au bord de la plage. II peut se rendre s'il le désire au pied de la cathédrale en suivant le chemin qui grimpe jusqu'au bois de pins. La cathédrale est ouverte tous les jours de la semaine de 9 h à 1 8 h 30. La visite est gratuite.

 

Notre Dame de l'Espérance : A la sortie du village, sur la route de Palavas, juste avant le cimetière,  et à l'abri des regards, on peut admirer une vierge dans un petit enclos entouré de grilles.  Elle trône au-dessus de quelques marches, avec un aspect un peu solennel. Aujourd'hui, elle semble un peu perdue dans une urbanisation qui n'existait pas lors de son installation. Autrefois, les communiants et les communiantes aller se faire photographier au pied de cette vierge.

 

L’église St Etienne : a toujours fait partie du domaine de l’évêché de Maguelone, puis de celui de Montpellier après la translation du siège épiscopal. Les omnes ecclesias Villanove se trouvent en tête de la liste des églises que l’évêque Godefroy accorde en 1095, à son chapitre.

Saint Etienne de Villeneuve occupait approximativement le centre du castrum, bâti sur la butte dominant l’Arnel. Dès le 12ème siècle, apparaissent à la fois la paroisse, le château et l’église sous le vocable de Saint Etienne. Cette période est présente dans de nombreux documents, notamment dans le monumental cartulaire de Maguelone, où apparaît Sancti Stéphani Villanovani. Une bulle du pape Adrien IV, signée en 1154 mentionne l’Ecclisia parrochia Santi Stephani de Villanovani (l’église de la paroisse St Etienne de Villeneuve). Ce sont les premières mentions que l’on trouve dans les textes, de l’église qui nous préoccupe aujourd’hui. Ces éléments n’accréditent pas la thèse de Renouvier qui donnait à cet édifice des origines carolingiennes, comme le fit également Mérimée, inspecteur général des monuments historiques lors de son passage dans notre région, au début du 19ème siècle.

A l'époque, où le pays se couvrait « d’un blanc manteau d’églises », il est impensable qu’une paroisse de l’importance de Villeneuve, qui a accueilli en son sein l’évêque chassé de Maguelone, ainsi que son chapitre, ne disposât point au coeur de sa cité d’une église. (Une autre église existait tout près des remparts, à l’extérieur du village, dans un tènement situé sur le chemin de Maguelone, Notre Dame d’Olivet ou N.D des Oliviers. Cette église était celle que fréquentaient les Villeneuvois. Il est dommage que cette lointaine église ait aujourd’hui pratiquement disparu de la mémoire locale, et que ses vestiges encore visibles, ne bénéficient point d’une autre destinée.) De plus, comment penser que l’évêque ne voulût point asseoir son influence et son prestige sur un territoire qu’il dirigeait en y faisant construire un édifice qui serait la preuve de sa magnificence et de sa présence permanente.

C’est avec la venue du chapitre dans l’enceinte de Villeneuve qu’on peut envisager la construction de l’édifice primitif de l’église St Etienne. Cette église sera, tout au moins à son début l’église particulière du chapitre, réservée exclusivement à l’usage de l’évêque et des chanoines. Il faut imaginer l’église avec des dimensions moins respectables. Elle va connaître par la suite plusieurs campagnes d’agrandissements. L’entrée originelle est d’ailleurs située à l’ouest, du côté du chapitre, et ce n’est que tardivement que sera percée l’entrée actuelle.

Ce n’est qu’au 17ème siècle que l’église St Etienne deviendra l’église « officielle » de Villeneuve. On percera alors la porte occidentale donnant sur la place du château, offrant un accès direct à la population.

 

MAIRIE

La Chapelle des Pénitents : En l’an III, la chapelle et le cimetière des Pénitents sont vendus comme biens nationaux. Ils seront adjugés à Etienne Cambon pour la somme de 3050 livres. Les acquéreurs potentiels se livrèrent une rude bataille d’enchères à laquelle participèrent plusieurs habitants de Villeneuve. Le prix de vente avait sextuplé par rapport au prix d’estimation. (490 livres). Mais cette vente fut annulée pour défaut de paiement. La chapelle et le cimetière furent remis aux enchères en 1810. Ces biens furent acquis par Jean Grollier, pour la somme de 305 francs, payables en « monnaie de métal ».Le 28 juin 1825, le sieur Grollier vendra la chapelle et l’ancien cimetière attenant pour une somme de 400 francs à un groupe de 15 villeneuvois. L'édifice sera ensuite réparé et entretenu grâce à la mobilisation de quelques villeneuvois qui se groupèrent pour restaurer.

 

HISTOIRE : 

Occupé à l'époque romaine, le site sera choisi, pour des raisons qu'on ignore, comme siège d'un évêché au cours de I'Antiquité tardive, situation qui durera, avec des hauts et des bas, jusqu'au XVIe siècle, époque où il est transféré à Montpellier. Il en subsiste la somptueuse cathédrale romane, haut lieu cher aux Languedociens. Mais de l'Antiquité romaine et chrétienne, on ne connaissait que très peu de choses jusqu'à présent

A l'époque Romaine la région de Maguelonne (oppidum de Sextantio) fait partie des 24 Oppidums de Nîmes.

Sur la petite lie de Maguelone. une cathédrale fortifiée est érigée dés la fin du VIe siècle. Lorsqu'elle est détruite en l'an 737 par Chartes Martel, les habitants s'installent près des étangs. C'est ainsi Que naît Villeneuve (Villa Nova).

En l'an 1033. l'évêque Arnaud reconstruit l'édifice et plusieurs papes y séjournent tour à tout.

Au XIIe siècle, apparaissent à Villeneuve, la paroisse et l'église Saint Etienne. Des évêques accordent des chartes de franchises municipales. donnant aux habitants des privilèges importants. Le village, florissant possède au siècle suivant un hôpital et des marchés francs. La pêche est aussi une ressource importante de revenus. Le déclin commence avec l'installation des papes à Avignon.

Les guerres religieuses du XVIe siècle désolent le pays, déciment la population. La situation s'améliore lentement après la Révolution.

En 1870, grâce à la voie ferrée Montpellier - Sète. Le raisin primeur Chasselas, acheminé par wagons, apporte la prospérité à Villeneuve; mais une calamité, le phylloxéra, s'abat bientôt sur tout le vignoble: l'agriculture est ruinée.

Entre les deux guerres, la commune prospère à nouveau, avec la culture du raisin de table et l'exploitation des salins. le déclin de la viticulture et les impératifs économiques entraînent définitivement la disparition définitive de ces deux grandes activités.

Aujourd'hui, Villeneuve est une ville très attractive, de par sa situation géographique privilégiée et son environnement de qualité.