ARLES
Capitale romaine, grand centre religieux au Moyen-Age, Arles garde de son glorieux passé deux des plus belles antiquités gallo-romaines, les arènes et le théâtre, et deux joyaux de l'art roman, le portail et le cloître de St Trophime, qui sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est la plus grande commune de France avec une superficie de 77'000 hectares.
FOURQUES
Histoire : Aux alentours d'Arles, on découvre des objets préhistoriques datant de 7000 ans avant J.-C et des traces de l'agriculture datant de 6000 ans. A partir de 2700, les traces d'habitations deviennent de plus en plus nombreuses. Près d'Arles, des tombes collectives sont datées de 2500 avant J.-C. De nombreux objets présentés ici datent de l'âge du cuivre (2200 à 1800 avant J.-C.). Arles est née sur un rocher au-dessus des marais qui annoncent le delta du Rhône. ville celto-ligure appelée "THÉLINÉ" colonisée par les Grecs de Marseille au cours du IVe siècle Av JC, Elle est placée sous la domination de Marseille. Les romains la nommeront Arelate, la ville près des marécages, afin de concurrencer la puissante Massilia. La conquête en 118 avant J.C. de la Provence par les romains lui permet de prendre son essor. En 104 avant J.-C. , le consul Marius fait relier le Rhône au golfe de Fos par un canal qui facilite la navigation. La ville apporte son aide à Jules César en plein siège de Marseille en lui fournissant 49 navires en un mois. En gage de reconnaissance, César fondera à Arles une colonie romaine en 46 av J.C. , y installa la VIe légion, dont dépendra le territoire de Marseille. Nouvelle capitale provinciale romaine, Arles prend alors le nom de Julia Paterna Arelate Sextanorum. Etant le dernier endroit où traverser le Rhône avant que le delta ne s’élargisse trop, Arles commande l’accès à la vallée de Rhône et sert ainsi de verrou entre la Provence et le Languedoc (appelé Narbonnaise à l’époque). Port fluvial et maritime, elle offre également le pont le plus au sud sur la route reliant l’Italie à l’Espagne (via domitia). Le cirque, destiné aux courses de chevaux, mesurait 450 mètres de long et pouvait contenir 20 000 spectateurs. Construit sur un terrain marécageux, il repose sur 28 000 pieux de chêne enfoncés dans le sol. Leur analyse en laboratoire a permis de déterminer l'année de la coupe : l'hiver 148 à 149 de notre ère (sous le règne de l'empereur Antonin). Sous le règne d'Auguste, la ville s'installe sur la colline avec son cortège d'habitations et de monuments : enceinte fortifiée, forum, temples, arènes, théâtre, thermes, basilique. En 306 après J.C., l'empereur romain Constantin choisit Arles pour résidence et s'installe en 395, qui devient Gallula Roma Arelas, Arles, la petite Rome des Gaules. C’est le premier âge d’or de la « petite Rome des Gaules ». Arles devient préfecture des Gaules et recueille en 417 la primatie qu'elle enlève à Lyon. Important centre religieux, dix neufs conciles se tiennent dans ses murs. Rayonnement de l' évêque Saint Césaire. La ville est un centre industriel actif (tissus, charcuterie, orfèvrerie, navires, sarcophages, armes...) Arles exporte le blé, la charcuterie, l'huile d'olive, le vin. Au cours des siècles, la ville est en butte à toutes les invasions. Le déclin d'Arles se situe à partir du XVIIIe siècle avec les luttes des Francs et Sarrasins. Une légende raconte qu'un trésor déposé à Arles par un prince sarrasin n'a jamais été retrouvé. A la fin du Xe siècle, avec le retour de la paix et un meilleur climat de sécurité, la ville s’agrandit. De nouveaux quartiers apparaissent : le « vieux bourg », l’actuel quartier de La Roquette, le « bourg neuf » et la Cavalerie. Au XIIe siècle, la ville conserve une grande renommée. L'empereur Frédéric Barberousse vient se faire couronner "roi d'Arles" en 1178 à Saint Trophîme, qui venait d’être construite à cette époque, tout comme les bâtiments canoniaux. En plein essor économique, Arles accueille les pèlerins qui se rendent à St. Jacques de Compostelle par la via tolosana. La nécropole des Alyscamps est devenue un des plus grands cimetières chrétiens d’Occident, autour de la tombe du martyr arlésien Genest et de celle de saints évêques. Il faudra attendre 1481 pour voir la ville intégrée au royaume de France, incorporée à la Provence par Charles d’Anjou, Arles devient une métropole commerciale contrôlant les échanges est-ouest. Mais, souffrant de la concurrence d’Avignon et de la pauvreté de son arrière pays, la ville sombre dans une phase de récession à la fin du Moyen Age. Ruinée et meurtrie par les invasions du haut Moyen Age, la ville renaît au XVIe et la splendeur de ses monuments médiévaux témoigne de la vitalité et de la richesse de cette époque, pendant lequel la culture antique trouve un nouveau souffle dans l’air de la Renaissance. L'un des plus beau vestiges de cette période est la tour de l'horloge (1555). Les XVIIe et XVIIIe siècles voient la construction d’innombrables hôtels particuliers qui font, aujourd’hui encore, le charme du centre ancien où sont regroupés plusieurs monuments classés. Les maisons arlésiennes, hautes et étroites correspondent à un plan parcellaire établi à l'intérieur des remparts. Quant aux hôtels particuliers, ils sont bâtis autour d'une petite cour, généralement agrémentée d’un riche décor (dont 7 sont classés par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1981). L'avènement du chemin de fer porte un coup fatal à l'activité commerciale organisée autour du Rhône. Ville de fête, d'histoire et de culture, Arles n'a jamais cessé d'attirer les artistes, Van Gogh * y séjourna avec son ami Gauguin. Picasso, amateur de corridas, y consacra 2 peintures et 57 dessins... |
Aujourd’hui :
Arles est la plus grande commune de France avec 75.000 hectares. Elle s'intègre telle une île au sein d'espaces naturels exceptionnels : les berges du Rhône, l'aride plaine de la Crau, la Camargue sauvage et les Alpilles. Arles est aujourd'hui la porte de la Camargue, patrie des gitans et rendez-vous de gardians avec leurs férias et les corridas qui se déroulent dans ces mêmes arènes (12.000 spectateurs) qui abritaient les jeux romains au 1er siècle ! |
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Le Théâtre Antique : Datant de la fin du 1er siècle avant J.C., ce théâtre de style augustéen déploie sur 102 m de diamètre sa "cavea" de gradins jusqu'à la Tour de Roland. Au centre, la porte royale était surmontée d'une statue monumentale d'Auguste. Il pouvait accueillir 10 000 spectateurs. Il accueille régulièrement le Festival d'Arles (juin - juillet), les Rencontres Internationales de la Photographie et le Festival du Film Peplum (août). | |
THERMES DE CONSTANTIN :
Édifices inséparables du confort de la vie urbaine à l'époque impériale, les thermes associaient les exercices physiques qui se déroulaient sur le Palestre (salle d'entraînement) aux bains assurant l'hygiène corporelle. Chaque après-midi toute la population, les femmes d'abord, les hommes ensuite, observait le rite de la
Les Thermes de Constantin construits probablement au IVe siècle sous le règne de l'Empereur Constantin, en bordure du Rhône, ne représentent qu'un élément d'un vaste ensemble monumental qui s'étendait au Nord de la cité, | |
CRYPTOPORTIQUES du FORUM : Construites en 30 avant J.-C. sur une pente naturelle, leur édification a demandé de gigantesques travaux de remblayage et de nivellement. Dessinant la forme d'un "U" ces galeries souterraines servaient de substruction à l'ancien Forum romain, cœur politique, commercial et religieux de la cité romaine. Cette sorte de fer à cheval mesure 89 m de long sur 59 m de large et avec les remparts il s'agit des premiers monuments de la fondation de la colonie romaine (1er siècle av. J.C.). Les cryptoportiques sont constituées de trois galeries doubles de 3,90 mètres de large, voûtées en berceau et disposées en fer à cheval. Ces galeries communiquent entre elles par des arcades au cintre surbaissé reposant sur des piliers trapus. A l’antiquité tardive, des magasins furent aménagés, ouverts sur l’extérieur. A propos de l’utilisation ultérieure des cryptoportiques, plusieurs hypothèses ont été émises notamment celle d’un lieu de stockage. |
TEMPLE du FORUM : Un temple dont il reste ici 2 colonnes et un morceau du fronton fut construit au II° siècle âpres JC et sa façade remaniée 2 siècles plus tard. C'est l'unique vestige en surface encore existant du Forum d'Arles. Au IV° siècle, coté nord, une galerie à arcades abritant des boutiques s' ouvrait sur une place dont les vestiges sont enfouis à 6 m environ sous l'actuelle place du Forum.
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Monument (devant porte cavalerie)
des architectes Veran et Flandrin 1887, Médaillon de Paul Balze 1877 restaurer en 1987
Chapelle du Mejan
date du XVIIème, devenue Coopérative du Syndicat des éleveurs de mérinos du Méjan
Porterie du grand couvant XV°-XVIII°
Entrée de l' abbaye St Césaire jusqu'a la révolution
Ruines imposantes, en particulier à gauche de la route, de deux aqueducs gallo-romains jumelés. L'un bifurquant à l'ouest, alimentait la ville d'Arles en eau d'Eygalières après un parcours d'une cinquantaine de kilomètres. l' autre, après avoir traversé le rocher en tranchée, actionnait une vaste meunerie du meunerie hydraulique construite sur le flanc Sud de la colline. Les ruines de cette meunerie du 4éme siècle constituent un exemple très rare de bâtiments industriels romains. En direction de FONTVIELLE (Plus d'informations) |
Porte d'Auguste : Fin du Ier siècle av. J.-C. parfois nommée Porte de la Redoute. (d’après la forteresse qui y sera installée au Moyen Age), représentait l’entrée principale de la cité romaine. Située au point le plus élevé de la ville, à l’est, elle accueillait une dérivation de la voie Aurélienne, venant de Rome. C’est la partie la mieux conservée du rempart augustéen, élevé peu après la naissance de la colonie romaine. La situation dominante actuelle de la porte ne correspond pas au dénivelé initial, mais au creusement du boulevard Emile-Combes à la fin du XVIIIe siècle. Près de la
tour nord de la porte, arrivait l’aqueduc qui amenait l’eau des
Alpilles. Sur la cassure causée par le creusement du boulevard,
on peut encore observer des dépôts calcaires posés sur la paroi.
L’édifice a été profondément remanié à l’Antiquité tardive et
durant le Moyen Age. |
Porte de la cavalerie (au Nord des remparts)
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* : S'il faut associer un nom illustre à cette ville, c'est sans aucun doute celui de Vincent Van Gogh. Le peintre est arrivé à Arles en février 1888 afin de peindre dans cette lumière si particulière à la Provence. Il s'installe dans la fameuse "maison jaune" qu'il partagera pendant deux mois avec Gauguin. La relation entre les deux peintres se dégrade et, à la suite d'une dispute, Vincent se coupe l'oreille gauche. Van Gogh fera alors plusieurs séjours à l'hôpital. Le 8 mai, il quitte Arles pour l'asile de Saint-Rémy-de-Provence. Durant son séjour, il aura peint plus de deux cents toiles dont la série des Arlésiennes, les Tournesols, des scènes de moissons, le Café de Nuit et bien d'autres. Sa correspondance avec son frère Théo témoigne de son plaisir à peindre les paysages arlésiens. |