VEZENOBRES
Époque Gallo - Romaine Nîmes était la capitale qui dominait 24 oppidas, Vézénobres était l'un d'eux. A cette époque et pendant plusieurs siècles la région fut prospère, notre village en a largement profité. Les nombreuses inscriptions et monnaies romaines trouvées sur le territoire de notre commune, laissent supposer l'implantation d'une villa gallo-romaine au pied du village celtique. Invasions Au IV ème siècle les invasions barbares (vandales, Wisigoths) firent régner la terreur pendant 250 ans malgré la bataille de Vouillé en 507 ou ils furent repoussés vers l'Espagne par les Francs. Pendant cette période la Gardonnenque est souvent dévastée par les Francs qui occupent l'Uzège, ou par les Wisigoths solidement installés à Nîmes, principalement dans les arènes transformées en forteresse. Les sarrasins s'imposèrent , pillèrent les campagnes, c'est pour cette raison que Vézénobres à été longtemps surnommé la cité sarrasine. Le Haut Moyen Age connaît un répit sous le règne de Charlemagne et Louis le Débonnaire. Les ordres religieux sont encouragés par les souverains.
Époque Féodale Les bénédictins s'implantent dans la région , Vézénobres a son prieuré baptisé Saint André de Vézénobres. Au Xème siècle la féodalité s'organise. Elle forme une co-seigneurie de plusieurs familles nobles, chacune chargée de la défense d'une porte ou d'une tour de la forteresse, sous la suzeraineté de la maison d'Anduze, très puissante en Languedoc. A la même époque la lignée des Pierre de Vézénobres est connue par divers actes. Pierre de Vézénobres en 1155 seigneur de Saint-Maurice de Cazevieille et son fils en 1186 se firent tour à tour hospitalier de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et offrirent leur seigneurie, en ont pris l'habit et vécurent à Saint Gilles. Vassal des Rois de France Suite à la croisade des Albigeois les comtes de Toulouse furent relégués à l'ouest, Raymond VII est obligé de signer en 1229 le traité de Paris. En 1326, une charte énumérait les droits et les devoirs des habitants de Vézénobres. Les générations se succédèrent jusqu'à la fin du moyen âge ou la peste et la guerre de Cent ans sévissaient. Renaissance et Temps modernes Le vieux château médiéval est agrandi et rehaussé dans le style renaissance. Il n'en reste qu'un pan de mur. |
Moyen Age et Renaissance | |
533 - 580 | Construction des premières églises chrétiennes autour d'Uzès. |
719 | Invasion du pays par les sarrasins qui détruisent beaucoup de bourgs, de villages et de monastères. |
732 | Victoire de Charles Martel à Poitiers. |
736 | Charles Martel avec l'aide des habitants, défend Vézénobres contre les Maures. |
752 | fin de l'occupation des Maures. " La province a été aussi maltraitée par les chrétiens que par les infidèles " |
975 | La région est rattachée au comte de Toulouse. Les seigneurs qui s'opposent construisent leurs châteaux forts. |
1096 | La première croisade réunit autour du Comte de Toulouse, chevaliers et habitants de la région, mais aussi les aventuriers, les violents et les vagabonds. Le calme revient dans la région. L'art roman s'y épanouit , les cours d'amour et les troubadours créent un mode de vie raffiné dans une province qui jouit d'une indépendance et d'une liberté inconnues des provinces du nord. Le pays se développe et s'enrichit. |
1209 | Croisade des Albigeois prêchée par Innocent III contre le Comte de Toulouse et ses sujets. Simon de Montfort à la tête d'une armée de 200.000 hommes conduite par les barons nordiques," égorge, tue et brûle le Languedoc ". |
1214 | Les seigneurs méridionaux réunis en une ligue sont défaits à Muret. Les Etats de Raymond VI sont adjugés à Montfort. |
1218 | Mort de Simon de Montfort |
1229 | La province est réunie à la couronne de France. Tous les biens ayant appartenu au Comte de Toulouse sont distribués aux églises et aux nobles qui ont participé à la croisade. L'évêque d'Uzès reçoit certains droits seigneuriaux à Vézénobres. |
1247 | Vézénobres appartient au chapitre de Nîmes. |
1271 | Philippe le Bel visite la Province . La prospérité y est revenue. La population s'accroît . A Vézénobres, la population imposable est passée en 26 ans de 1295 à 1321, de 340 à 360 feux. |
1346 | Les Anglais avancent vers le Languedoc après leur victoire de Crécy et leur succès de Guyenne. Sur l'ordre de la sénéchaussée de Beaucaire, les bourgs se fortifient. |
1355 | Après le traité de Brétigny qui met fin à la guerre, les soldats mercenaires des deux parties inoccupées, non payés, se regroupent en " compagnies "ou en " sociétés de routiers "qui font régner la terreur sur tout le territoire. |
1360 | Le Comte de Poitiers, fils du Roi Jean, ordonne de fortifier tous les passages et châteaux de la Sénéchaussée et de pourvoir à leur défense. Il est prescrit aux habitants d'entasser leurs effets et toutes les denrées possibles , dans les places fortifiées. A Vézénobres, les deux châteaux forts tout à tour construits et ruinés par les guerres, sont reconsolidés, l'enceinte fortifiée. |
1361 | Les Routiers occupent Pont-Saint-Esprit et menacent la papauté en Avignon. |
1362 | Les Routiers, commandés par Petit Meschin massacrent la population sous les murs d'Uzès, pillent, incendient et tuent à La Calmette. |
1363 | Pendant les fêtes de Noël, une des bandes descend la vallée du Gardon et brûle Ners. Bourgs et villages vivent dans de continuelles alarmes. La culture des champs est délaissée . Il y a pénurie de denrées, famine et peste. |
1382 | Soulèvement du Tuchinat. Révoltés contre l'attitude de certains seigneurs qui pactisent avec l'Anglais, exaspérés par la multiplicité des impôts, en particulier de la gabelle, l'impôt sur le sel, les Tuchins sont soutenus par la population y compris les bourgeois. En automne 1382, un groupe de Tuchins est pris entre Boucoiran et Vézénobres. D'abord emprisonnés, ils sont ensuite pendus à Vézénobres " à certains amandiers ". |
1383 | Le 2 juin, les Tuchins réussissent à s'emparer de la tour de Boucoiran et du château de Vézénobres. A Vézénobres, les habitants sont fidèles aux Tuchins d'où leur sobriquet " Li Tuchi de Bénobré ". Les forces du Sénéchal nombreuses et bien armées arrivent devant Vézénobres. Les habitants prennent peur et viennent se soumettre en remettant la clé des portes. Les Tuchins se sauvent . Seize d'entre eux sont cependant pris et immédiatement pendus. Le 8 mars, le roi amnistie les coupables à condition que les insurgés déposent les armes et regagnent leurs foyers. |
1411 | Charles VI ordonne de remettre en état châteaux et forteresses en prévision des hostilités qui vont reprendre avec les Anglais. |
1429 à 1432 | Les routiers réapparaissent sous les ordres de Rodrigue de Villandrous et du capitaine Valette. Chaque village fortifié s'oppose à l'exportation de toute denrée et remplit ses propres greniers en prévision d'un siège possible. La pénurie est générale. Les échanges sont complètement paralysés. La guerre de cent ans prend fin. Le pays panse ses blessures et la peur s'éloigne. |
1485 | Le Lieutenant Général du Languedoc ordonne un dénombrement complet des fiefs. Le 25 mai, Guillaume de Montfaucon qui apparaît à Vézénobres en 1447, fait cession à son frère Claude de Montfaucon de la Seigneurie de Vézénobres et d'autres lieux. Claude de Monfaucon est fort bien en cour : capitaine de cent lances de gentilhommes à l'hôtel du Roi, il sera Sénéchal de Carcassonne puis Chambellan de Charles VIII .En 1604 ce sont les Fay Péraut qui hériteront de la fortune. |
Les Guerres de Religion | |
Avec l'apparition de la Réforme, le bas Languedoc et plus particulièrement la Gardonnenque vont connaître une longue série de guerres de religion, guerres intestines, plus terribles encore que les guerres étrangères, qui laisseront dans les esprits et les cœurs des traces si durables que leur souvenir se perpétuera jusqu'aux temps actuels. La région va être conquise par l'idée de la Réforme dont la forme de démocratie religieuse s'accorde bien avec la fierté des autonomies communales et l'esprit d'indépendance des populations. | |
1537 | Les premiers bûchers s'élèvent à Nîmes |
1543 | A Uzès, les nobles et le clergé avec l'évêque, Monseigneur St Celais et son chapitre, adhère à la croyance nouvelle. Beaucoup de villages se convertissent. A Vézénobres, la presque totalité de la population se rallie à la Foi nouvelle. |
1552 | Hérétiques et prédicants sont brûlés dans la Sénéchaussée de Beaucaire |
1568 | L'organisation des paroisses se poursuit sans arrêt. Elles existent déjà depuis un certain temps à Vézénobres. |
1590 | Le calme revient avec l'accession au trône de Henri IV. Il nomme Jean de Fay Péraut, Seigneur de Vézénobres, au poste de Sénéchal de Beaucaire. |
1598 | 15 janvier. : l'Edit de Nantes reconnaît partiellement la nouvelle religion. L'organisation politique protestante forme à cette époque un véritable état dans l'état qui possède armée et places fortes. |
1615 | La guerre reprend. Henri de Rohan est nommé général en chef des troupes protestantes. |
1628 | 16 février . Le baron de Fay Péraut du parti catholique, attaque un corps de 600 hommes de pied du parti de Rohan qui vient d'arriver à Vézénobres . Montmoirac, trois de ses officiers et deux cents soldats protestants sont tués. Rohan, équipé d'un gros canon, revient avec de nouvelles troupes assiéger Vézénobres qu'il occupe le jour même et prend d'assaut le château dès le lendemain. Les fortifications et les châteaux de Vézénobres sont démantelés. Chassé croisé d'atrocités et de dévastation dans la région |
1629 | Pour en finir avec le pouvoir civil du parti protestant, le Roi lui-même et le cardinal Richelieu viennent dans le midi à la tête d'une armée de 20.000 hommes. Alès tombe le 17 juin. Le 27, Rohan accepte les conditions de paix. Le 29, le Roi signe à Lédignan " la Paix d'Alais ". Les villages de la Gardonnenque doivent concourir à la démolition des portes, des forts, des bastions, des murs d'escarpe et assurer le comblement des fossés. |
1662 | Les cardinaux Richelieu et Mazarin sont morts. Louis XIV devient monarque absolu et va tenter de réduire les libertés civiles et religieuses des protestants, par édits, arrêts et ordonnances. |
1665 | Vézénobres compte 600 protestants contre 60 catholiques. |
1669 | Les protestants sont mis en demeure de se convertir s'ils veulent conserver le droit de travailler. L'exode vers l'étranger est massif. |
1681 | Les dragonnades vont réussir en Gardonnenque, là où le roi et l'église n'ont obtenu que de maigres résultats. 2 octobre 1681, les dragons sont à Alès et dans tous les villages environnants. Pour sauver leur vie, les habitants signent en masse leur conversion. |
1685 | 17 octobre, révocation de l'édit de Nantes qui consacre qu'il n'y a plus ou presque plus de protestants en France. |
1686 | Dès la révocation prononcée, la résistance s'organise. Les nouveaux convertis se réunissent la nuit en assemblées clandestines présidées par les prédicants. |
1698 | Prédicants et fidèles sont poursuivis sans relâche. Beaucoup se rendent dans la principauté d'Orange pour assister au culte qui y est complètement libre. 2 habitants de Vézénobres, Isaac Bernard, cardeur et Jean Poujoulet, fabricant de cierges, sont arrêtés dans leur traversée du Rhône et condamnés le 26 septembre. Le prophétisme se développe dans la région. |
1702 | Le 2 septembre, Jean Cavalier écoutant l'Esprit qui lui enjoint de s'armer, attaque, avec Gédéon Laporte et 17 compagnons, le presbytère de St Just et s'empare des fusils et espèces qui s'y trouvent. En peu de jours, comme une tâche d'huile, l'insurrection gagne en étendue. Coups de main et escarmouches se succèdent . Fin décembre, la troupe de Jean Cavalier tient toute la campagne. Elle est audacieuse et paraît imbattable. Le 23 décembre, il sort vainqueur du combat du mas de Cauvy. Le 25 décembre, une nombreuse assemblée réunie dans la prairie de Vézénobres jusqu'à midi choisit à l'unanimité pour chef cet adolescent de 20 ans qui a prouvé au mas de Cauvy, l'excellence de son inspiration. Les coups de mains se multiplient. |
1703 | Les renforts des troupes royales arrivent en abondance. Jean Cavalier a organisé son armée de gens qui connaissent parfaitement la région. Son quartier général est organisé dans les grottes d'Euzet. Le 17 mars, il remporte une nouvelle victoire dans les environs de Vézénobres Le 29 avril, il subit de lourdes pertes à la tour de Billot , le 18 mai à Brueys, il effectue pourtant pendant l'été de nombreux coups de mains pour prouver qu'il reste bien le maître dans les campagnes. Le 30 novembre, les insurgés sans se gêner aucunement assistent à la foire de Vézénobres. |
1704 | Le 15 mars, la bataille au Devès de Martignargues, tout près de Vézénobres, consacre l'habileté tactique de Cavalier : trois cents soldats du Roi et vingt deux officiers sont tués. Les camisards n'ont que 2 tués et une vingtaine de blessés et le butin est énorme en armes, en bijoux et en or. Le 29 mars, le Maréchal de Villars est nommé à la tête des troupes royales. Le 15 avril , c'est le combat de Nages. Surpris par 3000 soldats, les insurgés perdent 400 hommes. Le 1er mai, Lacombe de Vézénobres apporte au maréchal une lettre du chef camisard qui précise les motifs de la révolte : " Liberté d'assemblée et possibilité pour les rebelles déposant les armes de sortir du Royaume ". Le 12 mai, on convient entre les deux parties d'une rencontre qui aura lieu entre Vézénobres et Saint Hilaire de Brethmas . Une trêve est conclue . Cavalier et sa troupe viennent loger à Vézénobres . Le 22 mai parvient l'acceptation du Roi. Cavalier rencontre par deux fois Roland, l'autre chef insurgé, l'intransigeant qui refuse de se rendre. Le 23 juin, Cavalier avec cent camisards part vers l'Alsace pour passer ensuite en Suisse . La révolte est terminée. |