VEZENOBRES
Sur un éperon rocheux culminant à 219 mètres de haut, dominant la plaine riche en alluvions,
au confluent de deux rivières,
les Gardons d'Alès et d'Anduze, située sur une voie de passage très fréquentée depuis la plus haute antiquité (voie regordane) la place de Vézénobres va, jusqu'au XVIIème siècle,
jouer un rôle important dans la région.
EUZET
HISTOIRE : A l'époque Gallo-romaine la région fut prospère, les nombreuses inscriptions et monnaies trouvées en attestent. Vézénobres était l'un des 24 oppida entourant Nîmes. Pendant deux siècles, l'oppidum est utilisé comme forteresse par les Wisigoths qui occupent la région. C'est avec l'extraordinaire essor démographique et économique des XI ème et XII ème siècles que la cité va prendre toute son importance. La ville se bâtit en bandes radioconcentriques s'étageant sur trois niveaux principaux en épousant la pente sud de la falaise, à l'intérieur d'un rempart continu formé au sud par le linéaire des maisons à plusieurs étages, par une muraille (Barry), là où les constructions n'existent pas. Cinq portes, à pont-levis pour permettre de franchir le fossé extérieur qui longe le rempart, défendues chacune par un corps de garde, ferment les entrées de la ville. La garnison compte plus de 1000 hommes, elle assure contre les droits de péage, de guidage et d'arrière guidage, l'entretien de la route, la protection des marchands et de leurs convois. Au XVI ème siècle seigneurs et bourgeois abandonnent les vielles demeures et l'ancienne cité pour s'installer plus bas dans le quartier a la mode autour de l'hôtel de Montfaucon (Dite maison d'Adam et Ève, toujours habitée, dans la rue basse). Ce sont les guerres de religion, qui séviront de façon très violente dans la région, qui vont au XVII ème siècle annoncer le véritable déclin de la cité médiévale. En 1628 le Duc de Rohan, chef du parti réformé, fait détruire tout le système défensif de la cité. En 1745, le marquis Charles-François de Calviére, lieutenant général des armées sous Louis XV, fait construire à Vézénobres le château de sa famille. Au milieu d'un parc de 17 hectares, le château s'élève dans le style classique de l'époque. C'est la fin du XIX ème siècle que la cité médiévale va subir les plus rudes assauts de destruction, on va, pour donner sans doute une meilleure accessibilité au centre ancien, élargir certaines rues, en créer de nouvelles, aménager des placettes à l'emplacement des immeubles détruits, supprimer d'anciennes portes d'entrée de la ville. Depuis 1960, par la volonté de quelques amoureux de Vézénobres le village est classé. De nombreux travaux de restauration ont été entrepris. Nous avons aujourd'hui un cite médiéval remarquablement reconstitué. |
ÉGLISE CHAPELLE TEMPLE
LE CHÂTEAU DE THOIRAS
XIV°s. : On pénètre dans l'ancienne On a pu admirer du parking la façade imposante de ce château dont les défenses en superstructure ont été détruites. On remarquera en passant la cour intérieure, défendue par des meurtrières, des mâchicoulis, une Croix de Malte, les belles salles voûtées qui composent le soubassement du château. |
LE FORT : Situé au-dessus encore, le fort, en forme d'amande de 200m sur 100m, barre l'extrémité du plateau, s'appuyant sur la falaise supérieure. On peut présumer cependant que son rôle de forteresse fut alors mis en avant et notamment aux V°-VI°s, ce site occupant plus que jamais une position stratégique : il était en effet dressé à la frontière entre les territoires des Francs, détenant l'Uzège, et ceux des Wisigoths, étendus sur Nîmes et ses environs. Il est vraisemblable que ces deux forces en présence s'y soient succédé. Vinrent ensuite les Arabes qui semblent s'être emparés de cette place essentielle, et s'y être maintenus quelques temps. Les arabes furent chassés à la suite de la campagne militaire menée par Charles Martel (la ville de Nîmes a été conquise en 725 et reprise et incendiée par Charles Martel en 738). La forteresse dont les ruines occupent toute la partie Nord de Vézénobres, pourrait avoir été ébauchée à partir de cette époque . Au début du XVII° ce fort transformé en caserne abritait une garnison importante (1.200 à 1.500 hommes). Ce sont ses ruines qui constituent actuellement le bourrelet sommital de la colline. C'est de ce point haut que se découvre un large panorama illustré par une table d'orientation . |
L'AGGLOMÉRATION PRIMITIVE : Au XI°s., un château existait à l'extrémité de l'éperon et l'agglomération primitive semble s'être installée à son pied Sud entre les deux principales lignes de falaises, sur un espace restreint de 100m sur 50m environ, au-dessus de l'actuelle place de la Mairie, à l'Est des escaliers du temple, au point de convergence des différents chemins d'accès. Le plan actuel conserve un système de ruelles imbriquées avec de nombreux décrochements en baïonnette, typique de l'urbanisme dense des pays méditerranéens mais le plan cadastral napoléonien montrait , ce qui est beaucoup plus original, un parcellaire de petite dimension en damier presque régulier qui trahit un urbanisme volontariste comme si un vieux village peu architecturé avait été construit sur le modèle d'une " bastide " ou " ville neuve ", à l'aube de son entrée dans l'histoire. Cette structure, par suite des destructions et des élargissements de voies est devenue totalement illisible sur le cadastre rénové actuel. Au-dessus, une zone formant sensiblement une demi-ellipse de 120m sur 120m, située entre le château féodal et le fort, correspond certainement au premier réduit fortifié qui , qualifié de " plan "(place), a donné son nom au quartier. |
CHATEAU De la famille de Bernis-Calvière