SAINT HIPPOLYTE DU FORT

A mi-chemin entre Nîmes et Montpellier, au pied des Cévennes gardoises, s'étend le pays Cigalois. De Cros à Pompignan, de la Cadière à Conqueyrac en passant par St Hippolyte de Fort, le promeneur découvrira le long du Vidourle toute une richesse d'un patrimoine où le travail du cuir, de la pierre, de la vigne et du ver à soie d'antan restent très présents.    

  

Saint-Hippolyte-du-Fort adossé au contrefort des Cévennes , bercé par le chant des cigales, se situe dans le département du Gard à 50 Km au nord-est de Nîmes et à égale distance au nord de Montpellier . C'est un chef-lieu de canton de 3465 habitants (1999) avec tous commerces. L'activité économique de notre canton rural repose sur l'artisanat et sur l'agriculture. Le fameux vin du Salavès est toujours agréable à faire déguster. Le touriste peut faire une visite au Musée de la Soie et flâner dans les rues de St Hippolyte du Fort à la recherche des cadrans solaires ou de l'une des treize fontaines. Il est impossible de parler de Saint-Hippolyte-du-Fort sans évoquer ses casernes qui rappellent à nombreux français l'Ecole des Enfants de Troupe. 

Ancienne ville fortifiée, il reste la Tour de guet "Saint-Jean" et quelques remparts.

Les treize fontaines : Cet ensemble de fontaines, construites entre 1623 et 1776, exceptionnelles par leur nombre, apporte un charme particulier à la cité : l'eau coule partout... Elles sont à la base de l'essor de la ville au XIXème siècle. Certaines, embellies de fleurs et éclairées la nuit, font l'objet d'une promenade dans le village au cours de laquelle on pourra aussi admirer les demeures anciennes, des fenêtres à meneaux et différents cadrans solaires.
 
Les cadrans solaires : St Hippolyte du Fort possède la plus importante collection de cadrans solaires contemporains du Languedoc. Ces cadrans sont disposés le long d'une promenade qu'il est préférable de parcourir en fin de matinée. (On peut Compter 23 cadrans) Un plan de cette promenade est disponible à l'Office de Tourisme.

Les casernes : Construites en 1725 pour loger les troupes sous Louis XV, elles deviennent en 1860 une garnison de Napoléon III. En 1886, le général Boulanger y fonda une école militaire qui ferma en 1934. Actuellement elles sont occupées par des locataires privés et des associations, dont l'Office de Tourisme.

La mairie : Elle a été construite en 1812 au cœur du village. Le rez-de-chaussée abritait alors le marché de St Hippolyte du Fort. Après sa réhabilitation de 1973, les services municipaux occupèrent l'ensemble du bâtiment. Détail particulier : l'immeuble, de style ancien, possède sur le toit un clocher.

Les écoles : Elles ont été construites en 1886 en pierre de Pompignan dans une architecture typique de la fin XIXème siècle. A noter les encadrements de fenêtre, les pierres d'angle, le fronton.

Le viaduc : Il a été construit à proximité de la tour St Jean dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Il a permis de franchir la vallée du Vidourle.

L'église : Lieu de culte de la communauté catholique, elle a été reconstruite en 1687, au lendemain de la révocation de l'Édit de Nantes, au même emplacement que celle qui avait été détruite. On pourra y admirer sa voûte en pierre meulière, son dallage en bandes, ses vitraux ainsi qu'un tableau du XIXème siècle représentant Ste Cécile. à visiter aussi, l'église de Cros.

Le temple : C'est le lieu de culte de la communauté protestante Réformée. Construit en 1822, c'est le plus grand temple de France. Ses orgues, installés en 1853, ont été restaurés en 1992. Visite sur demande à l'Office de Tourisme.

St Hippolyte et la sériciculture : Les Cévennes et les basses Cévennes ont été le berceau de la sériciculture française. Pasteur vint même s'installer quelques mois dans la commune pour étudier la maladie du ver à soie. Concurrencée par les synthétiques, cette industrie va décliner inexorablement. Depuis quelques années, il existe une relance de cette activité grâce à la SERICA et le centre de Puechlong. Le Musée de la Soie témoigne des techniques séricicoles d'autrefois et d'aujourd'hui.

La tour St Jean : Ancienne tour à signaux, elle s'élève du côté des Cévennes, surplombant le Vidourle d' une vingtaine de mètres. Elle est composée de trois étages. Fait curieux : les étages n'ont aucune relation entre eux. Lieu d'observation et de défense, il ne pourra servir que de prison. Bien privé, non visitable.

LES MUSEES :

Le Musée de la Soie : Histoire de la soie et exposition d'anciens matériels. Documents divers sur l'élevage de vers à soie. Ouverture du 1er avril au 30 novembre de 10h à 12h et de 14h à 19h. Accueil de groupes sur rendez-vous. Hors saison : possibilité de visites pour les groupes et scolaires sur rendez-vous.

Tél. : 04.66.77.66.47. 

Le vidourle qui contourne la ville est enjambé par un magnifique viaduc qui permettait le passage de l'ancien chemin de fer.

Les sportifs trouveront, à St Hippolyte du Fort, une piscine et des courts de tennis qui sauront répondre à leurs exigences.

Enfin, en matières d'hébergement et de gastronomie, un large éventail de restaurants, auberges, hôtels, appartements permettra à chacun de trouver la formule qui lui conviendra le mieux.

Autour de St Hippolyte: Nous sommes à la campagne. La végétation va de la vigne en plaine aux châtaigniers, oliviers, chênes verts dans les hauteurs. Cette diversité de terrain permet de nombreuses activités de plein air. A La Cadière, le visiteur pourra admirer l'Église romane du XIème Siècle et à Pompignan, l'Hermitage du Monier. A Conqueyrac, il gravira l'oppidum. A Cros, les contreforts des Cévennes serviront de prétexte à de longues randonnées à pieds, à cheval ou à vélo. Son climat exceptionnel, caractérisé par la pureté de l'atmosphère, est recommandé pour y retrouver une pleine santé. 

 Office de Tourisme Saint Hippolyte du Fort : Les Casernes 30170 - Saint Hippolyte du Fort Tél. : 04 66 77 91 65

Géo positionnement : Longitude : 03°51’36’’     Latitude   :  43°58’06’’

 

Un peu d'histoire...

Les vestiges qu'y ont retrouvés les chercheurs permettent de dire qu'au paléolithique, beaucoup de grottes des environs ont été habitées. S'y abritaient des chasseurs nomades que, de siècle en siècle, d'autres peuplades ont remplacés. A l'époque du néolithique ( 1200 av J.C ), des immigrants apportent l'art de travailler le silex, de fabriquer la céramique. Plus tard, des races nouvelles, dites "des dolmens", élèveront des huttes ou des cabanes à proximité des cours d'eau. Les dolmens, rappelons le, parfois annoncés par des menhirs, étaient les tombes des grands personnages. On peut d'ailleurs en visiter un à la Galaberte, où il a été redressé.

L'âge du cuivre, l'âge du bronze, celui du fer nous amènent de millénaire en millénaire, à la période protohistorique qui voit les Ibères refoulés par les ligures, et l'installation chez nous de nouveaux conquérants, les Volces Arécomiques, qui furent soumis par Jules César. C'est à cette époque gallo-romaine que M. André PEYRIAT, l'auteur de cet ouvrage Ô combien précieux qu'est " L'histoire de Saint-Hippolyte du Fort" fait remonter ses origines. Selon lui, ses premières maisons auraient été bâties pour servir de relais, au bord de la route des Rutènes ( qui reliait la Provence au Rouergue ) tracé suivi par la route actuelle Nîmes- Le Vigan. Le faubourg de Mandiargues, le hameau de Malataverne se seraient construits autour. Mais le premier village même qui s'appelait en 1227, Santi Ypolite de Rupe Furcata ( de la Roche Fourchue ou de la Roche fourcade ), s'accrochait au flanc de la colline de Pie de Mar autour du château féodal - dont il ne reste aujourd'hui que quelques pans - refuge pour les habitants aux temps sombres des grandes invasions, celles des Burgondes, des Sarrazins et, surtout des Wisigoths qui ravagèrent le pays : certains historiens ne disent-ils pas que ce sont ces barbares qui ont bâti Cézas et Cambo ? Quand les temps devinrent plus sûrs, les manants descendirent du château pour s'établir d'abord au pied de la montagne de Pié de Mar, là où se trouve aujourd'hui le faubourg de l'Église, puis tout près du Vidourle, un peu en amont de son confluent avec l'Argentesse.

Peu après la Croisade des albigeois ( 1208 ), Saint-Hippolyte changera de nom pour devenir, parce qu'on y traversait la rivière sur une planche, La Planquette, puis retrouvera son saint, Saint-Hippolyte de la Planquette. Notons que, si les piétons traversaient sur une planche, les attelages, eux, renforcés par des chevaux ou des bœufs pour remonter la pente, passaient à gué ( les premiers ponts, d'ailleurs en bois et fragiles, ne furent construits qu'au début du XVII° siècle ). Cette installation, au débouché de deux vallées cévenoles et à un carrefour de routes, ne fut pas de tout repos pour la bourgade, qui eut à subir les contrecoups de toutes les guerres méridionales : croisade des albigeois, guerres des religions, guerres de Rohan, guerre des Camisards, sous Louis XIV.

C'est à ce moment-là que fut construit le fort qui a donné à saint Hippolyte son nom définitif : Saint Hippolyte du Fort. Furent construits en même temps des remparts qui, partant du Fort, gagnaient d'abord l'Argentesse et la Porte de Montpellier par laquelle, de ce côté-là, on entrait - la ville ayant 5 portes. Puis ils remontaient sur le tracé du Boulevard des Remparts actuel, jusqu'à la Porte du Peirou, d'où ils gagnaient en coupant à travers la cour des anciennes casernes, la grosse tour ronde de la Route de Cros, et sa porte.

Ensuite, c'était les maisons bâties à l'aplomb du Vidourle qui tenaient lieu de remparts. Enfin, jusqu'au Fort, la muraille se substituait aux habitations. Mais cette installation au bord du Vidourle avait tout de même de gros avantages : en coupant sont lit à pente rapide, de chaussées, nos anciens dérivèrent utilement son eau pour arroser jardins et cultures, et surtout pour alimenter un canal l'Agal, qui devait permettre, en faisant tourner été comme hiver, les roues des moulins, des tanneries, des teintureries, le développement de toute une industrie. Si, au recensement de 1851, Saint-Hippolyte comptait 5726 habitants, c'était bien grâce à cela, parce qu'elle avait à la fois une activité agricole importante, une activité industrielle intéressante, et avec ses commerces, son artisanat, un troisième secteur également prospère, étant une ville de "tombée" : on y venait s'approvisionner de tous les villages et hameaux de la montagne ainsi que des mas les plus éloignés de la plaine de Pompignan. Ses foires, ses marchés étaient renommés. Et c'est à la fin du XIX° siècle que le bourg, avec l'activité de sa gare de marchandises, de sa gare de voyageurs et de son École Militaire ( qui venait d'être inaugurée ) connut son apogée. Il était alors très animé, puisque la majorité de la population vivait dans ses murs. Ses rues étaient égayées, tous les 50 m de petites épiceries ou encore de boutiques d'un autre temps : celle de la modiste ou du chapelier, du tailleur ou du bourrelier, de la laitière s'affairant avec ses bidons et son quart, celle du boulanger aussi, cuisant son pain dans le four à bois. Des villages voisins, on venait le dimanche, à pied ou en char à bancs voir défiler sur le Plan les Enfants de Troupe ou, dans les Plaines de Mandiargues d'où ils décollaient, admirer les aéroplanes faire de la voltige dans le ciel...
C'était dans les premières années de ce XX° siècle.