PONT SAINT ESPRIT

Petit port de pêcheurs sur le Rhône dès le 5ème av. J.-C. Siège du prieuré clunisien

C' est une ville frontière, naguère entre les États du pape, de l'Empereur et du roi de France, aujourd'hui entre les Régions Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône-Alpes.

                         

     Quai sur le RHÔNE                                       Ancien LAVOIR

Le Pont du Saint Esprit : Pourquoi Pont Saint-Esprit ? A cause de la proximité d'un oratoire dédié à la troisième personne de la Ste-Trinité sur la rive droite du Rhône. Ce pont de 919 mètres de long comporte vingt-cinq arches

La 1ère pierre fut posée le 12 Septembre 1265 sur la rive gauche du fleuve. Vers 1295, on entreprend de fortifier la construction par des tours. En 1307, une seule arche reste à édifier, le pont est ouvert à la circulation en 1309. Les chariots n'y circulent qu'à vide, un bac transporte les marchandises..


Les piles côté Est sont construites sur la terre ferme, celles du côté opposé sur le rocher même. Les autres sont bâties sur pilotis. Les piles sont protégées par des becs triangulaires qui brisent la force des eaux. Chaque pile forme une culée : on peut donc bâtir les arches l'une après l'autre. Celles-ci, au nombre de vingt, sont composées de quatre arceaux juxtaposés.

Une structure défensive fut ajoutée en 1358. A l'Ouest, sur la 2e pile, un bâtiment appelé "la tour du roy" au 15e siècle. A côté, une autre tour servait de logement aux gardes du pont. Sur le coude du pont, une tour abritait la chapelle St-Nicolas, en dessous une prison. A l'Est, la tour "devers l'Empire" était protégée par un pont-levis.

Au XVIe siècle, l'arche orientale est détruite et remplacée par trois petites arches.

Au XIIXe siècle, après la destruction des tours, on élève des portes décoratives. Ouvert à la libre circulation au XIXe, le pont est réaménagé. En 1861, il est élargi de deux mètres pour permettre le croisement des chariots, on double les piles, les becs sont refaits.

En 1856, une arche marinière est mise en place mais est détruite en août 1944.

Après la 2e guerre mondiale, le Rhône perd son rang de "fleuve-dieu"que lui donne Frédéric Mistral et l'accroissement de la circulation redonne de l'importance à cette antique voie de communication.
   
La Citadelle et la Collégiale: Dès 1309, le grand hôpital est commencé pour profiter de la présence de nombreux maçons sans travail après la mise en circulation du pont.

La chapelle de l'hôpital doit servir aux pèlerins qui viennent prier Notre dame des Miracles. Pendant la guerre de cent ans, en 1360, la nef n'est pas encore couverte. D'importants travaux reprennent au milieu du XVe siècle et, après 1474, grâce à la réforme du Petit-blanc, taxe affectant le trafic du sel dans la vallée du Rhône et dont le produit sert, entre autre, à entretenir les bâtiments de l'Oeuvre. 

Attribuée à Blaise Lecuyer, la porte est une copie de la porte de la chapelle clémentine du Palais des Papes à Avignon. Ce portail de la chapelle du Saint Esprit, érigée en Collégiale en 1714, nous est parvenu en assez bon état, alors que le reste de l'édifice a été transformé en 1819, en magasin d'armes pour la citadelle.

Enceintes et vestiges de la citadelle (englobant l'hôpital de l'époque médiévale) datent eux des XVIe et XVIIIe siècles. L'obligation de surveiller la nouvelle voie de communication qu'était le pont sur le Rhône, a fait surgir le concept d'une citadelle, dès l'époque Vauban. 

Ainsi, depuis le XVIIe siècle, des garnisons se sont succédées à Pont-Saint-Esprit. Peu avant 1939, la citadelle perdait son intérêt stratégique et devenait un centre de recrutement. Utilisée, après novembre 1942, comme lieu de détention par les nazis, la citadelle a connu des heures sombres. De nombreux résistants y furent incarcérés, torturés et abattus, peu avant la libération d'août 1944. Après 1945, la municipalité du moment, faisait démolir la majorité des remparts de la citadelle, ainsi que l'intérieur de ce bastion. Seuls quelques vestiges du côté du Rhône, nous sont parvenus.

La Maison du Roy : Face à l'une des portes des vestiges de la citadelle s'élève une demeure imposante que l'on nomme la Maison du Roy. Proche du vieux pont sur le Rhône, cette maison d'angle est certainement l'un des "cœurs" de la cité. Contemporaine de la construction du pont (1265 - 1309) cette demeure était le logis des frères prêtres de l'œuvre du Saint Esprit. Alain Girard, conservateur en chef des musées du Gard déclarait : " c'est là que se tenait l'administration du pont et de la collégiale".  Cette bâtisse a été entièrement refaite au début du XVIe siècle. A l'intérieur, on notera l'existence d'une peinture murale qui date du début du XVIe siècle. Sans doute la plus ancienne peinture représentant le pont. La maison du Roy a été le cadre de quelques événements historiques. En 1536, le Parlement de Provence,  fuyant devant Charles Quint, s'est réuni dans cette maison. Après la révolution de 1789,  la Maison du Roy est revenue à la famille Bruguier - Roure,  grande famille de Pont (on connaît l'un des membres de la famille, Louis, historien local). A noter que la salamandre, symbole royal sous François 1er,  est gravée dans la pierre, en façade levant.

 

La Chapelle des Pénitents : Il y a depuis les années 1550 un groupe de Pénitents Blancs ; leur lieu de réunion est la chapelle des cinq-plaies du prieuré St Pierre dotée d'un clocher en 1635. Peu après, elle s'éboule dans le Rhône. En 1600 une deuxième confrérie, les Pénitents Noirs, se fixe à Pont-Saint-Esprit. Leur chapelle située à proximité du presbytère, rapidement trop petite, est reconstruite. Elle est bénie le 1er février 1657. C'est l'édifice connu sous le nom de Salle Mistral depuis 1950. L'évêque d'Uzès, Michel Poncet de la Rivière, réunit les deux compagnies en une seule, les Pénitents Bleus qui portent l'habit blanc au cordon bleu à partir du deuxième quart du XVIIIe siècle. Jusqu'à maintenant on a communément admis que cet édifice datait du début du XVIIIe siècle. Sans preuve on l'a même attribué au cavalier Bernin ou à Dastet, ingénieur du roi. En fait, il a été construit en 1656 - 1657. Son style s'apparente à celui de la façade Ouest de la chapelle de la chartreuse de Valbonne de la même époque. La statue de la niche rappelle que le bâtiment est sous le vocable de Saint Jean-Baptiste. Après l'inventaire du mobilier le 18 octobre 1792, la chapelle est vendue à un particulier puis transformée en un club révolutionnaire ; une peinture murale témoigne de cette affectation de courte durée. Au XIXe siècle les Pénitents retrouvent leur lieu de prière. La façade est alors surmontée d'une balustrade couronnée d'un motif central dont la croix se trouve sur la tombe du dernier confrère. Aujourd'hui, cette chapelle ne sert plus de lieu de culte.

Chapelle des Minimes : La rue des Minimes, la rue des Capucins et celle du Couvent sont autant de noms qui rappellent le passé religieux de la cité. Pour connaître cette période riche en souvenirs, il faut se référer à l'historien Louis Bruguier- Roure ou, plus près de nous, aux nombreux ouvrages sur l'histoire de Pont-Saint-Esprit du conservateur en chef des musées du Gard, Alain Girard. Nous y apprenons que les Minimes s'installent à Pont-Saint-Esprit à proximité du rempart ouest en 1603 à la suite d'une donation. Quatre ans plus tard, ils achètent des habitations et construisent en 1608 leur chapelle dédiée à la Vierge. Le 7 septembre 1610, deux Ursulines d'Aix-en-Provence s'établissent chez un particulier. C'est au XIXe siècle seulement que les Pénitents retrouvent leur lieu de prière qu'ils avaient perdu à la Révolution.

   La Chapelle de L'hôpital :  XIII° siècle.                          

L'Église Saint Saturnin : Cet édifice est dédié à saint Saturnin en souvenir de son passage vers 245 avant d'évangéliser le Languedoc, selon la légende. L'église aurait été construite en 882 ; on peux seulement affirmer qu'elle existait en 948 car elle est citée dans la donation à Cluny. Du bâtiment primitif il ne reste qu'un fragment de frise, vraisemblablement du début du XIIe siècle.

Des chapelles s'ouvraient entre les piliers. Elles ont été remodelées au siècle dernier. Seule la chapelle de l'angle Nord -Ouest à gardé son aspect d'origine.

Vers 1485-1490 le plus important marchand de la ville, Antoine de Joyes, fermier du tirage du sel, fait édifier le portail monumental. Nous attribuons cette oeuvre à Blaise Lécuyer qui avait précédemment construit la porte principale de la collégiale du Saint-Esprit.

Béni le 28 décembre 1535 par l'évêque de Taraconèse, le bâtiment est mutilé en 1562 puis en 1793. Aussi entreprend-on une restauration au XIXe siècle. Les travaux d'aménagement se multiplient à partir de 1835. De 1848 à 1865 on reconstruit les chapelles latérales ; à l'Est les sacristies ceinturent le chœur. Cette restauration, conduite par l'abbé Dalmières, a été très appréciée au siècle dernier. C'était la première tentative pour retrouver l'esprit gothique. Le financement a été assuré par la bourgeoisie et la noblesse locales. La ruine de cette fraction de la population fait que depuis 1860-1870 l'église n'a plus été restaurée.

Le Prieuré Saint-Pierre : En août 948, l'archevêque Géraud d'Uzès cède à l'abbaye de Cluny ses biens situés au nord de l'Uzège. Une communauté s'établit à Pont-Saint-Esprit en 952 et aurait vécu dans la demeure du vicomte d'Uzès. La construction des bâtiments conventuels aurait débuté vers 1045 mais l'église, seul vestige connu, date du XIIe siècle.
Il faut donc placer la construction de cet édifice dans la première moitié du XIIe siècle. Peu d'éléments subsistent aujourd'hui. Ils suffisent à montrer que l'église appartenait à l'art roman provençal nettement influencé par les monuments romains.

Cette église est détériorée en 1562 et 1567 lors des guerres de religion. Le prieuré mis en demeure ne peut pas fournir les fonds nécessaires pour sa restauration. Les offices sont célébrés dans le réfectoire. Au XVIIIe siècle  l'église est en ruine. En 1778 de nombreux plans sont reçus au monastère. On choisit le projet d'un architecte parisien Gélin, corrigé par Pierre Franque (1718-1810) d'Avignon, qui intègre le nouvel  édifice dans les parties médiévales encore saines. La maçonnerie est confiée à Bruat, maçon avignonnais, et à Pépin de Pont-Saint-Esprit. Le 19 juillet 1779, le prieur pose solennellement la première pierre où sont gravées les armoiries du prieuré avec les lettres L. A. (Lapis Angularis). L'église est consacrée le 20 mars 1784. Son plan en croix grecque est déformé et allongé par l'adjonction du dôme. La voûte à  arête aplatie et médaillon central un chef d'œuvres de stéréotomie. Mais le bâtiment ne sert pas longtemps au culte. Désaffecté en 1790 il est vendu, transformé en entrepôt puis cédé à la ville. Il sert d'église paroissiale jusqu'en 1826 ; en 1831, il abrite des écoles mutuelles avant qu'on y installe, en 1874, des magasins militaires et le bureau de recrutement, puis les services municipaux. Aujourd'hui, elle n'est plus utilisée.

 

La fontaine de la Navigation : Que représente cette superbe statue qui décore l'une des deux fontaines des allées ?  La déesse de la navigation, puisque tel est le nom de la fontaine. On prétend qu'une parente proche du maire d'alors (Sébastien Apollon Sibour) aurait servi de modèle pour cette statue érigée en 1838. D'ailleurs certains anciens spiripontains l'appellent familièrement Diane (Diane, alias Artémis sœur... d'Apollon). Alors, Apollon, Diane, pourquoi pas ? 


Peu après la première guerre mondiale, un photographe avait immortalisé des cavaliers spahis en train de faire boire leurs montures dans cette fontaine. Le nom du sculpteur est gravé au pied de cette majestueuse "Diane" qui a traversé les siècles sans trop de dommages.

La fontaine du Coq : Située sur les allées Frédéric Mistral, cette élégante fontaine a été récemment restaurée. Il y a plus de 150 ans que le coq gaulois (symbole républicain) vint couronner la colonne de cette fontaine qui embellit la promenade du Nord (ou allées Frédéric Mistral).  Érigé sous le règne de Louis Philippe, cet édifice évoque l'abondance. Pont-Saint-Esprit était ville d'eau par le Rhône et par ses fontaines et ses lavoirs. Les sources de la Gravière, alimentaient la cité en toute saison. Un jour, pour un motif obscur (la vétusté des canalisations en terre cuite ?), "un technicien" de l'eau, au siècle dernier, décida d'alimenter le réseau avec "l'eau de la ville". Les sources se perdirent en terre profonde et la ville paya la facture... En ce qui concerne cette belle fontaine du coq, on raconte que le jour de l'inauguration, le 23 juillet 1838, l'eau ne jailli pas des griffons. En revanche, les badauds prirent un bain de pieds imprévu par la suite de la rupture des canalisations souterraines !

 

La Caserne Pépin: Si, pour tout le monde, le centre Pépin fait partie du paysage de la commune depuis des "lustres", il faut bien arrêter une date. Cette caserne, construite en dehors de l'ancienne enceinte de la ville, au faubourg Latour, coïncide avec la levée d'armes des camisards.  Jusque là, une bonne partie des troupes de passage logeait "chez l'habitant". Avec cette caserne, la ville pouvait enfin recevoir des armées royales qui stationnaient dans le Languedoc (entre autre lors de l'affaire de la bête du Gévaudan). Le fronton de cet ensemble d'architecture militaire du XVIIIe siècle,  porte la mention : "Cazernes des troupes du Roy - 1719". On trouve cette mention sur celui de la vieille caserne d'Uzès.

Bien plus tard (certainement au milieu du XIXe siècle), on baptisera cette caserne du nom d'un général français du 1er Empire : le général Pépin. Ce dernier, né à Pont-Saint-Esprit, le 23 mai 1765, avait franchi tous les échelons d'une carrière militaire marquée par l'époque Napoléonienne. La ville avait donc honoré ce Spiripontain. Les documents d'arpentage stipulent que le centre Pépin a une surface couverte de 2 429 m2 et une surface développée de 9 044 m2. La caserne Pépin était une caserne, puis une gendarmerie jusqu'en 1978.

L'Hôtel de Villeperdrix : Situé dans la rue Joliot Curie, il est longtemps resté la demeure de la famille Varvier. Une tour est englobé dans la construction de l'Hôtel de Villeperdrix au XVIIIe siècle, c'est celle de l'Hôtel de Chansiergues.

Musée départemental d'Art Sacré, La maison des Chevaliers : Le Musée d'art sacré du Gard est installé dans la maison des chevaliers, ancien hôtel particulier d'une grande famille de négociants de la vallée du Rhône, les "Piolenc", qui l'occupèrent du début du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle. Ethnographie religieuse et beaux arts s'équilibrent dans cette présentation d'objets de culte, soit public ou privé : vêtements sacerdotaux du XVe au XXe siècles, orfèvrerie et vaisselle sacrée, peinture religieuse des XVe et XVIIe siècles, pharmacie de l'Hôpital du Saint Esprit, crèches, paperolles et santons des XVIIIe et XIXe siècles. Cet ensemble a permis l'élaboration d'une base de données sur les objets religieux commune au Canada et à la France et bientôt à des pays tiers comme le Mexique. La publication d'une méthode d'analyse et d'un vocabulaire montre la richesse et la diversité des collections du Musée d'art sacré du Gard.

La Maison des Chevaliers, acquise par le département du Gard en 1988 et classée en totalité monument historique en 1992. Elle a fait l'objet depuis septembre 1993 d'une restauration menée avec le plus grand soin, sous la responsabilité d'un architecte en chef des monuments historiques, du service des bâtiments départementaux et de la conservation départementale des musées.

La visite permet de découvrir les exceptionnels décors peints des XIVe et XVe siècles dans les salles d'apparat de la maison et la cour royale de justice.

L' Hôtel de Roubin : Situé rue St Jacques, à quelques mètres du musée départemental d'art sacré, cet édifice possède de nombreux atouts. Outre l'architecture arlésienne du milieu du XVIIe siècle, cet hôtel particulier possède une porte datée de 1688 aux sculptures étonnantes. A l'intérieur, une cheminée baptisée du style Renaissance. D'anciennes cartes postales ont déjà représenté cette monumentale cheminée, ornée de trophées de chasse et auréolée de moulures d'une rare richesse. L'hôtel de Roubin, puis maison Auzépy est restée dans les textes de la mémoire locale. En effet, le premier propriétaire de cette belle demeure, Gilles Roubin, serait l'auteur d'un placet célèbre, présenté à Louis XIV par le duc de Saint Aignan pour conserver la propriété d'une île du Rhône : " Quest-ce en effet pour toi, grand Monarque des Gaules Qu'un tas de sable et de gravier ? Que faire de mon île ? Il n'y croît que des saules, Et tu n'aimes que le laurier "

 

HISTOIRE :

Groupée  sur  un  rocher  (actuelle  place  Saint Pierre) cette  bourgade  de pêcheurs, sous l'antiquité, a connu plusieurs incursions de peuples du Nord.
 Place de commerce dès le Ve siècle av. J-C, la cité est construite sur un rocher au bord du Rhône. Grimoires,  parchemins  et  sceaux  parvenus  jusqu'à  nous  attestent  de  la présence  d'une  communauté  religieuse,  dès  942. En août 948, l'archevêque d'Uzès cède à la toute jeune abbaye de Cluny ses biens situés au nord de l'Uzège. Une communauté s'établit à Pont-Saint-Esprit en 952. Les prieurs, seigneurs du lieu, construisent l'église Saint-Pierre, rebâtissent Saint-Saturnin (évêque évangélisateur du Languedoc) et favorisent la construction du pont du Saint-Esprit. La construction des bâtiments conventuels aurait débuté vers 1045, mais l'église, seul vestige connu, date du XIIe siècle. Les éléments qui subsistent suffisent à montrer que l'église appartenait à l'art roman provençal nettement influencé par les monuments romains.

Lors des guerres  puniques,  ANNON,  l'un des lieutenants d'Hannibal, aurait fait franchir le Rhône à ses éléphants, non loin de l'actuel Pont-Saint-Esprit.

La ville est marqué par l'histoire du pont que l'on entreprend en 1265. Très tôt, le nom de Pont-Saint-Esprit s'impose à cause de la proximité d'un oratoire dédié au Saint-Esprit, sur la rive droite du Rhône. Lorsqu'en 1309 le pont est ouvert, le bruit court que le Saint-Esprit en personne a travaillé à l'ouvrage. En voyant le pont, le roi de France se serait écrié «On dirait que cette oeuvre merveilleuse est issue des mains de Dieu !»

La petite cité devient une ville "clé", à  la construction du pont sur le Rhône. Des  mains  de  l'évêché,  la ville  passe à celle du roi  de France. C'est une  époque  prospère où  plusieurs familles  bourgeoises  et  marchandes génèrent une  grande  activité. Les  guerres (Intrusion  des  Grandes  Compagnies en 1360-1361, bandes du Baron des  Adrets lors de la Réforme, puis lors  de la Première  Révolution) stoppent  cette effervescence.

La  navigation  sur le  Rhône,  la petite  industrie  et la  vie  des  garnisons  qui  se  succèdent  à Pont-Saint-Esprit  animent les XIXe et XXe siècles. Après la construction du barrage de Donzère, le Rhône perd son rôle de voie commerciale.

Aujourd'hui, la ville  communique  avec  l'Ardèche  ( Tourisme  des Gorges ) et développe ses atouts. Un musée départemental d'Art Sacré ( au cœurs d'une  demeure  médiévale),  un  musée  municipal, des monuments partiellement conservés ( Citadelle-collégiale, églises, chapelles, fontaines ornementales,  parc public,  allées  ombragées,  sentiers  de   bord   de Rhône...) restent des éléments incontournables, à découvrir.
Pont-Saint-Esprit   est   la  patrie  du  Physicien  Georges  Ville, de plusieurs généraux  du XIXe siècle, de Jean-Louis Trintignant, ainsi que de l'épouse du président J.F Kennedy (famille Bouvier). Alphonse Daudet a, dit-on, immortalisé le spiripontain François Bravay à travers son roman " Le Nabab".

En  parlant   de  Pont-Saint-Esprit, le grand poète provençal  Frédéric Mistral disait :
                                       "  Porte   sainte,  Porte   d'Amour...  "
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