Découvrant le plateau du Larzac, on retrouve fréquemment les panneaux «Larzac Templier. Cette région n'est certes pas la seule à avoir bénéfi cié de nombreuses implantation de cet ordre militaire et religieux médiéval. En revanche, elle figure parmi les rares à permettre de retrouver des places fortes ayant appartenues aux Templier La Couvertoirade en fait partie.
C'est au milieu du XIIème siècle, que les Templiers (moines et chevaliers qui se consacrent à la défense de Jérusalem), s'implantent sur le Larzac. La proximité des routes qui descendent vers l'Espagne et permettent de s'embarquer vers l'Orient semble en être une des causes principales. Au XIIIème siècle, ils arrivèrent peu à peu à imposer leur domination et leur protection à l'ensemble du plateau. La Couvertoirade constitue dès l'origine, un centre d'exploitation agricole pour approvisionner les soldats à la guerre. Le commandeur Templier de Sainte-Eulalie ordonne alors sur ce site, la construction d'un château. Celui-ci existe toujours, il est à l'heure actuelle l'un des rares en bon état de conservation en France. Suivront la construction d'une église, puis d'une enceinte fortifiée avec ses tours et ses murailles toujours intactes. Bientôt cependant l'ordre du Temple est brisé et les templiers emprisonnés au château de Najac. Les Hospitaliers (ordre religieux dévoué à soigner les malades de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem) deviennent alors les nouveaux maîtres de La Couvertoirade. Leurs héritiers, les Hospitaliers, entourèrent d'enceintes leurs commanderies, au milieu du XVème siècle, pour abriter les populations des exactions des routiers. Ils resteront présents dans la cité jusqu'à ce qu'ils soit appelés à la défense de Rhodes.
Au détour de la route, dans un paysage en apparence désertique, les hautes murailles grises surgissent brusquement comme une oasis et un refuge. L'enceinte polygonale, bien conservée, s'ouvrait par deux portes carrées surmontées de mâchicoulis ; la porte nord est intacte. Quatre tours rondes, à trois niveaux voûtés, sont percées d'archères et de bouches à feu. Dans l'épaisseur du rempart, escaliers, postes de guet conduisent au chemin de ronde, protégé par un simple parapet. Sur le rocher, incorporé au rempart nord-est, le château des templiers , dont la masse flanquée de contreforts a été arasée de ses parties défensives , transformé en immense grenier, et l'église, accessible par un escalier grossièrement taillé, ont un aspect rude et robuste bien dans le caractère général. Deux travées, l'une voûtée d'arêtes, l'autre voûtée d'ogives,un chevet plat, une grosse tour carrée à l'ouest se fondent dans l'ensemble des constructions. Près de la porte nord, un hôtel à fenêtres à meneaux et escalier à vis est daté de 1609.
Un peu plus loin, l'hôtel de Grailhe construit en 1655 s'ouvre sur une superbe porte classique. Les rues, au tracé régulier, sont bordées de maisons d'une étonnante unité : un rez-de-chaussée voûté en plein cintre, un escalier extérieur donnant sur un balcon couvert, à l'étage, lui-même voûté pour supporter la couverture de dalles calcaires disposées en encorbellement. Des dispositifs ingénieux conduisaient l'eau dans des citernes.
La Tour Nord :
Haute de plus de vingt mètres, couronnée de mâchicoulis, la Tour
Nord marque une des portes du village. Au rez-de-chaussée, entre
les deux portes en arc brisé, deux archères-canonnières
permettaient de surveiller les approches des remparts. Dans une
alcôve, au-dessus de la sortie, se trouve la reproduction d'une
statue de Saint-Christol. Selon la légende, ce géant qui aidait
les pèlerins en leur faisant franchir une rivière porta le
Christ enfant sur ses épaules, d'où son nom (du grec
christo-phoros : celui qui porte le Christ).

Le Château : Le
château templier a été édifié vers la fin du XIIe siècle. Il est
constitué d'un donjon roman et d'une enceinte primitive nommée
une barbacane, sans tours de flanquement. La porte d'accès
comporte les vestiges d'une bretèche. Il est actuellement privé.

L'église
: A l'extérieur du village se
trouvent les vestiges d'une ancienne église paroissiale datant
du XIe siècle. L'église actuelle a remplacé cet édifice originel
et marque, à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle,
la constitution définitive d'un village. Cette église est en
partie creusée dans le rocher. Lors de l'édification des
remparts, au XVe siècle, le clocher est reconstruit, ainsi que
la croisée d'ogives du choeur, au-dessus de laquelle est élevée
une tour de défense intégrée aux remparts. Particulièrement
sobre et dénudée, l'église a reçu de nouveaux vitraux et des
oeuvres. En 2005, deux artistes locaux, M. Baillon et M.Bris ont
été mis à contribution, le premier pour l’ensemble des vitraux
et le second pour les trois œuvres : une croix, une spirale et
un cercle contenant l’alpha et l’oméga. Tous sont visibles dans
l’église. En 2009, un habitant du village remplaça le chemin de
croix existant en faisant don d’un nouveau sculpté dans le bois
par ses soins.

La
tour sud : La tour Sud était presque
identique à la tour Nord.
Ecroulée en 1912, cette tour sera restaurée par tranches
successives. La première tranche fut faite par un chantier de
jeunesse durant la seconde guerre mondiale. La seconde tranche
date de 2007, elle a permis d’élever la tour à une dizaine de
mètre de hauteur. Une dernière tranche sera encore nécessaire
pour voir la tour entièrement reconstruire.

Les Rempards : La
cité de La Couvertoirade conserve l'intégralité de ses remparts,
édifiés au milieu du XVe siècle. Dès 1346, des "routiers"
pillent le Larzac. En 1367 La Couvertoirade est assiégée - en
vain - par des compagnies venues du Languedoc. C'est par crainte
de ces bandes armées que les villageois demandent en 1439
l'autorisation de fortifier le village. La construction, sous la
direction du maître maçon Déodat d'Alaus, se poursuit jusqu'en
1445. Le système défensif s'appuie sur des murailles d'une
épaisseur moyenne d'un mètre trente, percées d'archères,
atteignant dans leurs parties les mieux conservées plus de dix
mètres de hauteur. Ces murs sont surmontés d'un chemin de ronde,
protégé par un parapet sous lequel, à l'extérieur, court un
bandeau de pierres servant à préserver l'enceinte de l'échelade.
Le périmètre des remparts représente une longueur de 420 mètres
environ.
Le moulin :
Si la présence du moulin et la volonté de le restaurer était
déjà ancienne, il faudra attendre juillet 2009 et de nombreuses
recherches de techniques anciennes; une année de travail acharné
pour que le moulin retrouve ses ailes. Cette ouvrage n’est pas
encore tout à fait fini ; cependant le visiteur ne peut que
rester bouche bée devant et n’aura hâte que d’une chose : le
voir avec son axe et ses voiles tourner au gré du vent.
Saluons ici, la persévérance de
l’association Les Amis de la Couvertoirade, la Fondation du
patrimoine ainsi que la Mairie.

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